L’hôtel Radisson Blu de Bamako a abrité, le samedi 24 août 2019, une Journée de réflexion sur le dialogue politique inclusif organisée par le parti Alliance pour la Solidarité au Mali-Convergence des Forces Patriotiques, (ASMA-CFP). L’objectif de cette journée est de permettre aux participants de cerner les difficultés liées aux réformes politiques et institutionnelles, à la gouvernance territoriale et aux problèmes sécuritaires que vit le Mali pour une participation active au Dialogue Politique et Inclusif. Dans ses mots introductifs, le président de l’ASMA CFP, Soumeylou Boubèye Maïga, ancien Premier ministre du Mali a fait savoir que l’Asma CFP participera à ce dialogue politique inclusif « sans condition, ni préalable ».
Cette Journée de réflexion était placée sous la présidence du président de l’ASMA-CFP, Soumeylou Boubèye Maïga, ancien Premier ministre du Mali, en présence de plusieurs autres personnalités. Trois thèmes ont été exposés lors de ladite journée. Le premier thème « Les Réformes Politiques et Institutionnelles », a été expliqué par Mohamed Traoré, directeur général de l’ENA (Ecole Nationale d’Administration). Le deuxième thème « Régionalisation et Gouvernance Territoriale » fut développé par l’ancien ministre Ousmane Sy. Et le troisième thème « Les enjeux géopolitiques de la crise au Sahel et en Afrique » a été exposé par Soumeylou Boubèye Maïga, ancien Premier ministre. Dans ses mots de bienvenue, le président de l’ASMA CFP, Soumeylou B Maïga a levé toute équivoque en disant que son parti prendra part au dialogue politique inclusif sans condition, ni préalable. Exposant le premier thème, Mohamed Traoré, directeur général de l’ENA a mis l’accent sur les tentatives de révision constitutionnelle. Avant d’ajouter qu’aucune tentative de révision n’a touché au mandat du président de la République. Enfin, il dira que cette journée de réflexion organisée par le parti ASMA CFP est très importante, car, dit-il, la formation politique est très importante pour un parti politique. Quant à Ousmane Sy, ancien ministre, il dira que la régionalisation n’est pas un concept nouveau par rapport à l’Accord d’Alger. A titre d’exemple, il a fait savoir que les Etats généraux de la décentralisation aussi bien que les assises sur le nord ont tous abordé la régionalisation. A ses dires, la régionalisation impose le partenariat pour la gestion des affaires publique. Cependant, il a souligné que le Mali reste un pays centralisé malgré que le gouvernement ait pris l’engagement de transférer 30% des ressources aux collectivités territoriales. Par ailleurs, il a souhaité la mise en place des polices de proximité pour la gestion de la crise au centre du Mali. Pour sa part, le président du parti ASMA CFP, Soumeylou Boubèye Maïga qui a présenté le troisième thème a fait savoir que depuis 2018, il y avait une extension des activités terroristes dans le sahel. A l’en croire, du début de l’année au mois de juin 2019, il y a eu 581 actions de violences attribuées aux Mouvements terroristes tels que Aqmi. Aux dires de l’ancien Premier ministre du Mali, Soumeylou B Maïga, terrorisme ou pas, il y a des facteurs permanents dans le sahel. A l’en croire, les 5 régions du Nord du Mali occupent 62% du territoire national mais constituent 10% de la population malienne. A ses dires, le Sahel est apparu comme un réservoir de recrutement par les terroristes. Selon lui, 150 millions de dollars ont été payés en guise de rançon dans le Sahel pour la libération des otages. Il a signalé que la menace sécuritaire va au delà des pays membres du G5 Sahel. A cet effet, l’ancien Premier ministre du Mali a souhaité une force régionale de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) afin de faire face aux défis sécuritaires. Selon Soumeylou B Maïga, il y a une conflictualité Généralisée alimentée notamment par « la fragilité des systèmes démocratiques et des Etats qui n’arrivent pas à assurer l’efficacité de leur souveraineté dans des zones caractérisées par leur immensité leur sous-peuplement leur pauvreté en ressources naturelles avérées et exploitées ; Un faisceau d’indicateurs socio-économiques négatifs touchant la majorité de la population et l’inégalité dans l’accès aux services sociaux de base ; La permissivité, la faiblesse et/ou l’effondrement des institutions étatiques ; L’instrumentalisation des différences identitaires et la récurrence des rebellions et des revendications séparatistes ( Perception et Exacerbation d’un sentiment d’oppression historique) ; La militarisation de la société civile ; La lutte pour le contrôle des ressources et la criminalisation des circuits économiques et financiers ; La Collusion entre groupes mafieux impliqués dans la criminalité transnationale organisée et terroriste liés aux nouvelles configurations religieuses introduites par AQMI et ses satellites (Boko Haram, Ansar Dine, GNIM, Etat Islamique) ». Enfin, il a mis l’accent sur les défis auxquels la jeunesse est confrontée dont la Formation, l’Education et l’Emploi. Lors des débats, les intervenants ont déploré l’injustice et la dispersion des forces au Mali qui ne favorisent pas l’union.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain