Donald Trump ne compte pas que des amis en Afrique. Deux semaines après la saillie verbale du président américain sur les «pays de merde», l’Union africaine vient de se réveiller. C’était hier, jeudi, à l’occasion du Conseil des ministres de l’UA à Addis-Abeba.
Dans son discours d’ouverture, le président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a dénoncé « desdéclarations qui ont profondément choqué l’Afrique par un message de mépris et de haine ». Et Moussa Faki d’ajouter : « le multilatéralisme traverse une grave crise. »
Comme certains pays africains ne souhaitent pas engager un bras de fer avec la Maison Blanche, ils font monter l’Union africaine en première ligne. D’où les mots très forts du Tchadien Moussa Faki Mahamat, mais aussi ceux du Camerounais Roger Nkodo Dang, président du Parlement panafricain : « Le Parlement panafricain a violement condamné ce genre de prise de position. Nous, peuples africains, nous sentons outrés et condamnons fermement ces propos inhumains, indignes d’un pays de ce niveau. Il s’agit effectivement d’un message de mépris et de haine. Je pense que Trump ne mérite pas d’être à la tête des Etats-Unis. »
Et ces propos ne seraient qu’un hors d’oeuvre. Les chefs d’Etats africains qui se réuniront dimanche préparent une résolution qui sera, dit-on, « très musclée ».
Justement, c’est au moment précis où le président américain insulte les pays africains que ceux-ci veulent s’affranchir de leurs partenaires occidentaux. Ca tombe bien ! Objectif : l’autofinancement de l’Union africaine grâce à une taxe de 0,2% sur les importations qui arrivent dans chaque pays africain.
Pour les derniers pays récalcitrants, quelques mesures spécifiques doivent être annoncées ce week-end, lors du 30e sommet de l’Union africaine. Moussa Faki Mahamat a eu ce mot : « sans son indépendance, l’Afrique n’est rien du tout ; avec son indépendance, elle peut être tout. »