Le nouveau mot d’ordre de désobéissance civile, lancé dimanche par le M5, a été suivi de façon éparse dans la ville de Bamako. Des barricades ont été érigées et des pneus brûlés par endroit, empêchant le trafic normal de la circulation. Des banques et commerces ont fermé par mesure de prudence.
Après avoir rejeté les propositions de sortie de crise de la mission de médiation de la CEDEAO, le mouvement du 5 juin- rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), a renoué avec ses actions de protestations notamment la désobéissance civile.
Dans plusieurs quartiers de Bamako, des routes ont été bloquées par des jeunes, engageant une course poursuite avec les forces de l’ordre notamment sur la route de Koulikoro.
L’intersection de Banconi, communément appelée »Banconi tournant » était partiellement praticable.
Au Grand marché de Bamako, la place CAN, au cœur du quartier d’affaires de l’ACI (CIV), en passant par le deuxième pont, la circulation été légèrement perturbée en début de journée.
C’est en Commune V du district de Bamako que le mot d’ordre semblait avoir été le plus respecté. En effet, la route de l’Aéroport était bloquée avec des barricades, au niveau de l’Hôtel Olympe, à Daoudabougou. Des pneus brûlés près du Monument Sogolon, à Kalabancoura, même atmosphère à Torokorobougou.
À Magnambougou, (CVI) quartier général de la contestation, plusieurs axes avaient été momentanément bloqués. Des épais nuages de fumée se dégageaient. Mais le trafic avait repris.
Des sources proches de la contestation affirment que le poste de contrôle de l’entrée de la ville de Ségou est bloqué avec environs 50 véhicules à l’arrêt.
Et une route barricadée à Sikasso, mais qui n’a pas empêché la circulation, estime la même source.
D’autres rapportent également des blocages de la circulation à Kayes, dans l’ouest du Mali. Ces manifestations n’ont toutefois pas eu la même ampleur que celles de la semaine dernière, qui se sont soldées par plus d’une dizaine de morts et plus d’une centaine de blessés et des dégâts matériels inestimables.
Aussi, il faut déplorer le tapage de certains usagers (motocyclistes, automobilistes et simples piétons) qui refuseraient de payer « le droit de passage aux manifestants » dans certaines zones de Bamako. Toute chose qui a suscité la révolte des jeunes apprentis de Sotrama qui voient en la pratique une façon de piocher dans leurs recettes journalières et empêche leurs potentiels clients de sortir.
En tout cas, apprend-on, la désobéissance civile qui consiste à bloquer les voies d’accès de la ville de Bamako et de certains services publics, pourrait se poursuivre jusqu’au vendredi prochain.
Une situation intenable pour les nombreux commerçants et autres chefs de famille à la recherche de leur gain quotidien en cette veille de fête de Tabaski.
Voilà pourquoi, d’autres redoutent la riposte des victimes collatérales contre ceux qui dans l’exercice de leur droit piétinent les leurs. Dans ce cas, il n’est pas exclu un affrontement direct entre les deux parties, surtout au moment où les forces de l’ordre ont abandonné le terrain.
Aly BOCOUM
Source : Bamakonews