Kayes, 19 juillet (AMAP) Une partie de la population de Kayes a répondu à l’appel à la « désobéissance civile » lancé par le M5-RFP pour réclamer la démission du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, et de son régime, a constaté l’AMAP.
Après la grande prière du vendredi, des mouvements et organisations de la société civile ont invité les populations à se rendre à la Tribune de l’Indépendance, située au cœur de la ville, pour le lancement de leur mouvement de protestation.
Devant ce haut lieu historique de la capitale de la 1ère Région administrative du Mali, le porte-parole des associations de manifestants, Karamako Djéri Traoré, s’est adressé à la foule, sous un temps ensoleillé, pour expliquer les motifs du rassemblement.
« Nous sommes là pour mener une lutte pacifique. Nous n’allons pas casser ou jeter des pierres sur des gens ou des édifices publics. Mais, nous allons faire en sorte que ces services soient paralysés jusqu’à ce que nous obtenions satisfaction. Déjà, certains sont fermés depuis ce matin. Nous allons bloquer le pont », a déclaré M. Traoré.
Sur cette place publique, des manifestants portaient des pancartes qui résumaient l’objectif de leur combat. Sur une autre pancarte, on pouvait lire : « Chemin de fer, victime de la mauvaise gouvernance, nous réclamons la relance immédiate ». On apercevait, aussi, une couchette (drap et moustiquaire) sur la place publique, une manière pour certains manifestants dexprimer leur détermination à aller jusqu’au bout de leur combat, même s’il faut y passer la nuit.
Quelques minutes plus tard, les manifestants se sont dirigés vers Dialla pour bloquer le pont qui relie Kamankolé à la ville. Ce pont est situé sur la route internationale Kayes-Dakar (Sénégal). Ils se seraient également dirigés vers le nouveau pont, toujours dans la même zone pour bloquer l’accès, bien que l’infrastructure soit en chantier.
Dans la matinée, notre équipe de reportage a constaté que certains services (Trésor, Impôts, Domaines, Budget, Conseil régional, Conseil de cercle et Mairie de la Commune urbaine, Douanes) étaient fermés.
Les Forces de sécurité suivent ce mouvement, de façon discrète, pour éviter tout acte de débordement ou de sabotage. Un camion-citerne de la Protection civile était aussi garé à côté du gouvernorat pour parer à toutes éventualités.
BMS/MD (AMAP)