Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Mamadou Diamoutani avait, depuis un moment, attiré l’attention sur les insuffisances relevées dans le processus électoral. Dans le contexte d’extrême urgence à aller aux urnes, ces sorties n’ont pas pour but d’appeler à un report du scrutin. Elles incitent plutôt à un modus vivendi de la classe politique et de la société civile pour aller à la compétition électorale en tenant compte de ces … lacunes.
Plusieurs observateurs pensent que le président de la CENI, Mamadou Diamoutani, est trop alarmiste en étalant sur la place publique les imperfections et les contraintes du processus électoral. Toute chose que la classe politique n’ignore pas. Certains estiment qu’en évoquant constamment ces inquiétudes, dont les principaux acteurs ne sous-estiment l’importance, M. Diamoutani peut semer le doute dans les esprits à la veille du scrutin.
Joint par nos soins, le président de la CENI s’est voulu rassurant. « Notre devoir à la CENI est le suivi et la supervision du processus électoral dont l’organisateur est le ministère de l’Administration territoriale « , a-t-il introduit. Avant d’ajouter qu’il y a d’autres organes de gestion des élections (OGE, terme consacré au niveau de la CEDEAO). Il s’agit de la Délégation générale aux élections (DGE), le Comité national de l’égal accès aux médias d’Etat (CNEAME), la Cour constitutionnelle.
Il a expliqué que la profession de foi de la CENI est » la loi électorale, rien que la loi électorale et toute la loi électorale ! ». Et Mamadou Diamoutani d’expliquer la mission de veille permanente de la CENI. Il s’est fondé sur les articles 14 et 15 aux termes desquels « La CENI et ses démembrements veillent à la régularité des élections… La CENI et ses démembrements ont également pour mission de garantir aux électeurs et aux candidats en présence le libre exercice de leurs droits « .
En clair, pour les responsables de la CENI, il n’y a pas lieu de constater des insuffisances graves et de se taire pour aller aux urnes. Ces imperfections portent sur les 1167000 électeurs potentiels omis dans le RAVEC, les 354 000 majeurs n’ayant pas leurs données biométriques, les cartes NINA ne portant ni lieu ni bureau de vote, le temps très court pour distribuer les 6 millions de cartes NINA, etc.
Pour Mamadou Diamoutani, ces insuffisances ne sont pas à négliger. Les évoquer ne signifie pas une plaidoirie pour reporter les élections. « Il faut au moins que les autorités en discutent avec les acteurs politiques afin qu’ils parviennent à un accord politique sur ces points avant d’aller aux urnes « , a-t-il indiqué. Avant de préciser que la CENI est prête pour le scrutin du 28 juillet prochain. Elle sera à Kidal dès que l’administration y sera. Elle ne veut pas se maintenir en demandant un report du scrution, comme certains l’affirment.
En définitive, pour le scrutin présidentiel du 28 juillet, «le vin est tiré, il faut le boire!»
Bruno D SEGBEDJI