La Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) a été chargée d’accompagner la transition dans notre pays. Cette force onusienne sera différente des autres. Plus qu’une force de maintien de la paix, elle servira surtout à combattre les groupes armés qui ont encore une capacité de nuisance. Le MNLA qui souhaite le déploiement rapide de cette force espère certainement qu’elle servira de tampon entre Kidal et le reste du Mali
Le déploiement de cette force débutera le 1er juillet prochain. Les récents accrochages entre la rébellion touarègue et notre armée nationale ont de quoi redéfinir les missions de la MINUSMA.
En effet, les Nations-Unies considèrent-elles le MNLA comme un groupe terroriste à combattre ou plutôt une coalition politique ayant des revendications visant à émanciper « une minorité ignorée par le pouvoir central malien » ? Ce point mérite d’être éclairci avant l’arrivée de la force onusienne.
Pour les maliens, il est claire que si le MNLA continue de revendiquer un statut juridique spécial pour l’ « Azawad », d’exiger le retrait de l’armée malienne de ce territoire pour laisser place à la MINUSMA et de refuser de désarmer, il devra être considéré comme un groupe terroriste au même titre que les autres qui ont été chassés du nord malien. La course contre la montre dans laquelle les autorités maliennes de transition sont engagées comprend deux volets. D’abord reconquérir la région de Kidal qui est contrôlée par la rébellion touarègue et dans la foulée, défaire ce que l’on peut appeler « le piège azawadien ».
De quoi s’agit-il concrètement ? C’est de faire trainer ces négociations qui se déroulent entre le gouvernement malien et le MNLA jusqu’à l’approche de la date du déploiement de la MINUSMA qui commencera dans environ trois semaines. Et une fois, ce déploiement effectué, il sera quasi impossible pour l’armée malienne de sauter cette zone tampon qui sera d’ores et déjà installé pour aller déloger le MNLA au risque de violer une des dispositions essentielles de la résolution 2100 adoptée le 25 Avril dernier par le Conseil de sécurité des Nations-Unies.
Des élections à Kidal supervisées par les rebelles du MNLA plutôt que par l’armée nationale est un paradoxe C’est pour cela qu’il faut, à tout prix, éviter ce piège du MNLA. Il faut que le cas Kidal soit résolu, en neutralisant toute ambigüité, le plus tôt possible. En réalité, Kidal doit être libéré avant la date du 1er juillet plutôt que celle du 28 juillet prévue pour le début de la présidentielle
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Tous Maliens, demeurent convaincus que le meilleur des comportements à tenir face aux les rebelles du MNLA est la fermeté. Mais, si la communauté internationale exige qu’on explore la piste des négociations avant toute action militaire, qu’elle sache que le Mali n’acceptera plus un deuxième affront. Le Mali demeure est un et indivisible et aucune convention internationale ne peut contredire cela. Négociations avec le MNLA d’accord, mais avant, qu’il reconnaisse de manière absolue l’intégrité et l’unité du territoire malien et qu’il accepte