La 2è vice présidente de la Coalition malienne pour les droits de l’enfant (Comade), Mme Dembélé Ouleymatou Sow explique l’implication de la société civile dans l’examen périodique universel(EPU)
Journaldumali.com : Qu’est ce que l’EPU et son impact sur la société civile malienne ?
Dembélé Ouleymatou Sow : La Comade (coalition malienne des droits de l’enfant) est entrain d’organiser un processus d’appropriation de l’EPU par les acteur de la société civile. A l’heure actuelle, il y a eu 34 recommandations acceptées par le Mali au terme de la dernière session de l’examen périodique universel faite au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies. Ces recommandations intègrent des aspects comme les violences basées sur le genre et les violences faîtes aux les enfants. Je pense notamment aux mutilations génitales féminines, les violences en milieu scolaire et celles liées à la récente crise qui n’a pas épargné ni les femmes et les enfants dans le nord du pays ; L’EPU intègre aussi les questions sur l’éducation, à partir du forum de 2008 sur l’éducation mené au Mali. Il s’agit d’accélérer la mise en œuvre des préoccupations éducatives des enfants. Il faut aussi mentionner l’enrôlement des enfants dans les hostilités militaires. A ce niveau, l’Etat malien doit prendre des dispositions pour retirer les enfants de ces processus d’enrôlement et les réinsérer dans la vie socioculturelle. La santé de la mère et des enfants est aussi un autre pilier de ces recommandations internationales formulées par les pays du monde.
Journaldumali.com : il s’agit donc de plaidoyer, cela pèse t-il sur l’amélioration des droits humains au Mali ?
Mme Dembélé Ouleymatou Sow : Oui l’EPU est un instrument de plaidoyer mais il est aussi réalisé par les 47 états qui s’y soumettent au niveau du Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies tous les 4 ans et demi. Il permet d’accélérer l’exercice des droits humains dans les différents pays en responsabilisant davantage ces pays. C’est aussi un document de plaidoyer pour la société civile qui doit s’impliquer dans le suivi de ces recommandations. Et permettre la matérialisation des droits humains, d’où l’implication des groupes de femmes et de jeunes pour cet objectif.
Journaldumali.com : Cet atelier intègre justement des enfants du Parlement des enfants, des jeunes et les organisations féminines
Mme Dembélé Ouleymatou Sow : Absolument, il s‘agit aussi des couches vulnérables, défavorisées même. C’est pourquoi la société civile doit s’impliquer dans le suivi des recommandations. L’implication des groupes de femmes et de jeunes a été sollicitée pour comprendre et renforcer l’EPU. L’EPU concerne tout le monde et fait l’auscultation des droits de l’homme à travers les instruments internationaux comme La charte des Nations Unies, les engagements et conventions ratifiées par nos pays, la déclaration universelle des droits de l’homme et des peuples, la Charte des droits de l’enfants, le droit international africain, la CDF pour les femmes, le protocole de Maputo, la déclaration officielle des chefs d’Etats sur l’égalité des sexes. Tous ces instruments doivent être auscultés pour que les Etats respectent leurs engagements en matière de droits de l’homme. Au Mali, signalons que l’Espace d’interpellation démocratique s’est intéressé à cette question. Tout comme l’Association malienne des droits de l’homme ( AMDH), l’Observatoire des Droits de l’homme, les étudiants, la société civile et les associations se mobilisent sur la matérialisation effective des droits de l’homme.