La direction de l’Énergie du Mali (EDM) a initié une visite avec les professionnels des médias sur le chantier de la Centrale Thermique de 100 MW de Sirakoro, actuellement en construction. Réalisée à 85%, cette visite a permis à la presse d’informer l’opinion sur les efforts des autorités de la transition pour offrir un service public d’énergie électrique continuel et qualitatif. À l’issue de cette visite qui a pris fin par une conférence de presse, le directeur général, Oumar Diarra, a rassuré les populations qu’une nette amélioration des services sera effective dans les prochaines semaines.
Il n’est plus un secret pour personne que le Mali traverse une crise énergétique depuis des années. Cela est dû à la vétusté des équipements et le manque d’investissement dans le secteur.
Nommé depuis une année par les autorités de la transition, le directeur général Oumar Diarra, sous le leadership du ministère des Mines de l’Énergie et de l’Eau, tente de redonner à ce secteur primordial une nouvelle image.
C’est dans cette optique que la Centrale thermique de Sirakoro de 100 MW fait face à la demande sans cesse croissante, année après année. La livraison de cette nouvelle Centrale thermique programmée théoriquement pour le 22 avril prochain n’est plus possible, selon la direction de ladite Centrale. Alors que le pays traverse une période de forte canicule, la pandémie de la maladie de la Covid-19 ayant planté le monde, à laquelle s’est ajouté l’embargo de la CEDEAO et de l’UEMOA.
Malgré ces aléas, le chantier est réalisé à 85%. Selon le chef du projet, Ousmane Coulibaly, le taux de réalisation du chantier se situe à trois niveaux. Il s’agit de la partie stockage des hydrocarbures (90%), l’installation des groupes électrogènes (85%) et enfin le système d’évacuation qui est à 75%.
Pour le DG, Oumar Diarra, la livraison de cette Centrale se fera progressivement à partir du mois de septembre prochain. La conférence a pris fin avec une rupture collective organisée par l’EDM à l’endroit des journalistes à la Maison de la presse.
L’EDM cumule plus de 200 milliards de pertes
S’il était prévu un bon service de qualité en 2022 pour faire face à la forte chaleur, force est de constater que les actions urgentes mises en place par la direction pour ternir en 2021 ont prospéré.
Ainsi, point n’est besoin de rappeler qu’en termes d’investissement, l’EDM n’a reçu aucun financement structurant depuis plusieurs années. Ce qui fait que l’EDM se retrouve dans une situation technique très précaire avec une offre d’énergie insuffisante pour la couverture de la demande en période de forte consommation.
Sur le plan financier, la direction a fait savoir que l’EDM est une société structurellement déséquilibrée depuis plusieurs décennies du fait des coûts largement supérieurs au prix de vente de l’électricité à la clientèle. Comme on peut le constater, le Mali utilise fortement l’énergie thermique alors que celle-ci est très coûteuse. Ce qui fait qu’aujourd’hui, L’EDM est en perte cumulée de plus de 200 milliards. Il importe de faire des investissements dans d’autres énergies notamment solaires.
Forte demande de couverture
L’EDM fait face désormais à un défi de continuité de service et de l’accès à l’électricité alors qu’en cette période de canicule, il y a une augmentation exponentielle de la demande. C’est ce qui avait forcé la direction à prendre des mesures fortes sinon pressantes pour installer deux postes de transit. L’un a Sotuba et l’autre sur la colline de Badalabougou afin de pallier le handicap d’une bonne desserte. Il fallait des mesures pour pallier le manque de fourniture de la Côte d’Ivoire qui devrait vendre 100 MW au Mali qui malheureusement n’a pu tenir promesse pour des raisons de panne.
Selon le DG Oumar Diarra, les coupures intempestives d’aujourd’hui sont dues à la vétusté des équipements. Cela occasionne des pannes et les entretiens réguliers obligeant des interruptions momentanées de la continuité des services.
Toutefois, le DG Oumar Diarra rassure : “Nous sommes en train d’implanter un système pour que d’ici quelques semaines, on puisse sortir de cette situation’’, a-t-il rassuré, donnant deux semaines maximums aux Maliens pour constater ce changement dans la continuité du service.
En termes de perspective, Oumar Diarra a souligné la nécessité d’investir dans les énergies renouvelables. Aussi, il faut mentionner un plan d’action quinquennale 2021-2026 dans lequel des investissements seront faits dans d’autres énergies afin de permettre une réduction du prix du KW. Ce plan est évalué à 2300 milliards FCFA.
La lutte contre la fraude
L’autre bataille que doit mener l’EDM, c’est la lutte contre la fraude de l’électricité qui, selon Oumar Diarra, est le fléau qui nuit à la fourniture du service public. Elle engendre d’importants préjudices financiers et la détérioration des équipements, entre autres. En 2021, sur les 37 577 contrôles effectués par nos services, 2181 cas d’anomalies ont été détectés, dont 1206 branchements directs. Elle a permis de récupérer 0,5 % des ventes et poursuites engagées contre les fraudeurs.
Pour renforcer son arsenal de surveillance contre la fraude, l’EDM dit être sur le pied de changer sa politique de gouvernance avec la mise en place des compteurs intelligents qui permettent de minimiser la fraude à travers les branchements directs.
Kevin KADOASSO
Source : LE COMBAT