Les candidats au DEF ont terminé leur examen le mercredi 31 juillet dernier. Un examen qui ne peut qu’être que qualifié de honte nationale de par son organisation. Ainsi, les autorités ont encore, une fois de plus, montré leur peu de considérations pour l’éducation malienne.
Le serpent en voulant mordre une victime finit le plus souvent par mordre sa propre queue. Le Mali a vendu son image en faisant circuler les sujets du Diplôme d’étude fondamentale comme des cacahuètes. En effet, comme on pouvait s’y attendre, le DEF de cette année a été le plus bâclé de par son organisation. Doit-on parler de fuite des sujets ? Cela n’est plus approprié à cause de l’ampleur qu’a prise ce phénomène cette année. Des élèves se trouvaient en possession des sujets 24 h avant les épreuves proprement dites. Parlons plutôt de marchandage des sujets puisqu’on ne se cachait pas pour le faire.
Ce marchandage n’est pas fortuit. C’est d’ailleurs pourquoi nous disons qu’il fallait s’y attendre depuis le jour où il a été dit qu’il était possible de « sauver l’année sans les enseignants ». En effet, après que les enseignants aient passé près de six mois de grève, il était évident d’organiser ces genres de scénarios pour donner la chance à plus d’élèves de réussir afin de se pavaner sur les antennes télévisées pour féliciter les autorités pour leurs soi-disant efforts pour « sauver l’école malienne ».
Quelle honte ! Le ministre de l’Éducation, dans ce bric-à-brac, a donné l’opportunité aux esprits les plus avertis de comprendre leur jeu à travers la publication d’un communiqué incohérent signé le 28 juillet et publié le 29 du même mois, le jour même où le DEF a commencé. Un document qui fait référence à la récupération d’une soixantaine de téléphones sur des candidats, dans un centre fantomatique où les surveillants, le président ont été immédiatement remplacés et les élèves fraudeurs exclus. Ce qui est épatant, c’est d’abord la longueur d’avance qu’ont eue les autorités éducatives sur ces cas de fraudes en prévoyant le communiqué depuis la veille. Outre cela, c’est la non-identification du centre d’examen en question ainsi que de la procédure de remplacement de ces surveillants qui suscitent des interrogations. Le serpent en voulant mordre sa victime s’est mordu la queue !
Cette situation, que d’aucuns disent du jamais vu, ne fait que vendre une mauvaise image du Mali. Elle ne concrétise pas la politique d’excellence que ne cessent de prôner les mêmes autorités. Comment voulez-vous vaincre la corruption si vous l’appreniez aux tout-petits depuis à l’école ?
TOGOLA
Source : Le Pays