La première leçon. Ces différentes rencontres invitent à recoudre les liens entre les autorités de la transition et l’univers politique, complètement mis à l’écart. Évidemment, de nouvelles alliances ont été nouées avec la fédération de Russie. Évidemment, il existe désormais la confédération des Etats du Sahel, AES. Mais, il y a un point de bascule que ces rencontres donnent à comprendre, c’est le souhait des Maliens d’un nouveau souffle. Par exemple, l’application de la dernière constitution est attendue pour embrasser définitivement la 4eme République. Ces rencontres marquent que l’homme politique n’est plus considéré comme un paria. Tant mieux ! La liberté de la presse n’est plus à remettre en question. Un pas vers le respect du 4eme pouvoir, l’alpha et l’oméga de toute démocratie. Ce n’est pas tout. L’appel à la libération des prisonniers politiques est aussi lancé pour apaiser le climat sociopolitique. Dernier point, ces rencontres ont permis d’exprimer à voix haute les demandes de changement. C’est maintenant ou jamais pour un rendez-vous avec l’histoire.
La confiance surmonte les obstacles
Deuxième leçon. Les rencontres entre les institutions, les forces vives de la nation et la commission de rédaction de l’avant-projet de la charte nationale pour la paix et la réconciliation ont remis sur la table la question des scrutins. Les Maliens affichent l’envie d’une nouvelle ère, celle du choix de ses représentants. L’incertitude sur la durée de la transition pèse de plus en plus. En cause : le sentiment de recul des libertés et les difficultés économiques. Quelle sera la réponse de l’exécutif ? Évidemment, il ne s’agit plus de se contenter d’écouter, mais d’entendre les doléances sur l’amélioration des conditions de vie. De Kourémalé à Tinzouatene, les Maliens n’aspirent qu’à une chose : vivre en paix et construire un avenir. C’est ce que révèlent les travaux de la commission de rédaction de l’avant-projet de la charte nationale. Désormais, la commission devient un arbitre et un régulateur entre l’exécutif et les Maliens dans une société en changement. La confiance surmonte les obstacles. Disons simplement que le sens d’une transition, c’est de rendre possible un nouvel ordre politique sur lequel poussera une nouvelle organisation sociale.
Concluons. Le soleil se couche sur la ville des trois caïmans, la ville de la débrouille. La commission de rédaction de l’avant-projet de la charte nationale pour la paix et la réconciliation ne tardera pas à remettre son rapport au président de la transition, le général d’armée Assimi Goïta qui ouvrira un nouveau chapitre, celui du retour à l’ordre constitutionnel. Ce sera révolutionnaire pour le Mali et historique pour Goïta.
Mohamed Amara
Sociologue
Source: Mali Tribune