Sur les banderoles conçues pour l’occasion, on pouvait lire « La commune de Tienfala et voisinage ne seront jamais la poubelle des communes de Bamako « ; » la vie de tous les enfants de la commune est en danger à cause de la pollution de la décharge » ; » Communauté internationale ne nous laisse pas devenir comme Probo Kola en RCI (ndlr : République de la Côte d’Ivoire) « ; « Non à la décharge de Noumoubougou, car les déchets tuent « ; » Tienfala déjà victime de l’onchocercose, sera bientôt effacé de la carte du Mali avec les déchets de Bamako « . Dans un cri de cœur lancé à cet effet, les enfants ont martelé ceci » Nous les enfants de Tienfala sont inquiets car l’Etat malien veut nous tuer avec les virus de Bamako. N’oublions pas que Tienfala est déjà victime de l’onchocercose « .
A l’origine, la commune rurale de Tienfala a été choisie avec Mountougoula et Sébénikoro pour accueillir les déchets du district dans un rayon de 30 km de la capitale. Face à l’échec du projet dans les deux localités, l’Etat a changé de stratégie, et a procédé unilatéralement à l’expropriation de plus de 50 paysans de leurs terres de culture pour les transformer en titre foncier qui sera finalement affecté au ministère de l’Environnement par décret pris en conseil des Ministres en 2003.
Selon Amadou Maïga, les agents techniques chargés de cette opération approchés à maintes reprises par les autorités villageoises et communales pour échanger afin de leur faire savoir leurs préoccupations, notamment la proximité de la décharge de la ville de Tienfala, n’avaient qu’un seul slogan » C’est l’Etat qui a décidé, personne n’y peut rien « . Sous le choc, le Président de l’Association lance des appels pressants aux autorités au nom de toute la population meurtrie des communes de Tienfala, de N’Gabacoro Droit et Moribabougou : « Nous refusons avec fermeté que nos communes soient le dépotoir des déchets des communes de Bamako. Nous demandons avec insistance la délocalisation ou tout simplement l’annulation du projet de la décharge de Noumoubougou. Nous tenons les autorités maliennes comme seules responsables de toute maladie ou décès causés aux populations par la décharge « .
Auparavant, une visite guidée du site avait permis aux journalistes présents de cerner la problématique liée à ce projet de la décharge de Noumoubougou.
- Mah Thiam KONE
