La Commission des Finances, de l’Économie, du Plan, de la Promotion du secteur privé et des industries du Conseil national de Transition ; en collaboration avec le ministère de l’Economie, a tenu, vendredi dernier, le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB).
Cet événement qui se tient, au plus tard, la fin du deuxième trimestre de l’année, est une prescription de la loi et consacré à l’examen et à l’analyse du Document de programmation budgétaire et économique pluriannuel (DPBEP) pour la période 2026-2028.
La rencontre était présidée par le 4e vice-président du Conseil national de Transition, Hamèye Founé Mahalmadane qui avait à ses côtés le ministre de l’élevage et de la pêche, M. Youba BA, représentant son collègue de l’Economie, empêché et le président de la commission des Finances, de l’économie du CNT, Mamadou TOURE.
Des membres du CNT, des responsables des services techniques de l’Etat ainsi que des assistants parlementaires ont participé à ce débat, qui ne fait pas l’objet d’un vote, mais est avant tout un moment d’échange privilégié pour les honorables membres du CNT, leur permettant d’analyser les grandes orientations de la politique budgétaire à moyen terme et les contraintes qui y sont liées.
Il offre ainsi l’opportunité d’infléchir la configuration de la politique budgétaire de l’État.
S’exprimant à cette occasion, le ministre Youba BA, a souligné que ce débat permet de garantir la cohérence du projet de loi de finances pour l’année à venir avec la trajectoire annoncée par le gouvernement.
Cette trajectoire s’inspire directement des recommandations des Assises nationales de la refondation, du Dialogue inter-Maliens et de la Feuille de route de la Transition.
Également, a ajouté le ministre BA, il s’inspire des documents stratégiques majeurs, notamment le « Mali Kura nɛtaasira ka ben san 2063 ma » et la Stratégie nationale pour l’émergence et le développement durable (SNEDD) 2024-2033.
« Ce débat offre l’occasion au gouvernement d’informer les parlementaires sur l’évolution des finances publiques et de partager avec eux sa vision de la politique budgétaire à moyen terme ainsi que les contraintes qui s’y rattachent », a affirmé le ministre BA.
Le cadrage budgétaire pour la période 2026-2028 se base sur un scénario de croissance moyenne du Produit intérieur brut (PIB) de 6,6%. L’inflation devrait se maintenir en dessous de la norme communautaire de 3%, grâce aux efforts conjoints du gouvernement et des autorités monétaires, ainsi qu’aux perspectives d’une bonne campagne agricole.
En matière de mobilisation de recettes fiscales, l’objectif est d’atteindre un taux de pression fiscale moyen de 14,6% sur la même période, tout en maintenant le déficit budgétaire en conformité avec la norme communautaire de l’UEMOA.
Dans son discours, le 4ᵉ vice-président du CNT, Hamèye Founé Mahalmadane, a relevé l’importance de ce rendez-vous annuel, un véritable « fleuron de la réforme budgétaire ». Il a rappelé que, malgré l’adoption récente d’une nouvelle loi organique sur les finances publiques, le débat a été maintenu en raison de son caractère indispensable. Il permet en effet d’outiller les membres de l’organe législatif de la transition pour qu’ils puissent exercer pleinement leurs prérogatives d’adoption du budget et de contrôle des politiques publiques.
Ce débat intervient dans un contexte politique et économique marqué par « notre engagement ferme dans un processus de recouvrement de la souveraineté totale de notre pays, tant sur les plans politiques et économiques que militaires et sécuritaires », a déclaré le vice-président. Il a mis en exergue la responsabilité des membres du CNT de guider la planification budgétaire en adhérant aux principes de transparence, de responsabilité sociale, de priorisation stratégique et de flexibilité.
PAR SIKOU BAH