« En raison de l’honneur fait au Mali, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, profondément épris de culture et panafricaniste convaincu, a accepté de porter cet évènement majeur pour la promotion de la culture africaine et afro-descendante ». C’est par ces mots que le ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo a ouvert, hier au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba, la table ronde panafricaine qui précède la 1ère Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante (JMCA).
A cette table ronde participent de nombreuses personnalités du monde de la culture et d’autres intellectuels et artistes du Mali, d’Afrique et de la diaspora. Parmi eux : les ministres en charge de la Culture du Bénin, du Burkina Faso, du Sénégal et du Niger. Entre autres sujets de discussion, il y a la préservation et la promotion des identités culturelles africaines comme support du dialogue entre les peuples et l’édification du panafricanisme et la création, source de développement culturel et économique de l’Afrique. « Le panafricanisme culturel, diaspora et afro-descendante seront aussi au cœur des débats ».
La fin de cette table ronde sera marquée par une rencontre des ministres africains de la Culture sur le partage d’expériences sur la promotion de la Charte de la renaissance culturelle africaine et l’institutionnalisation de la JMCA et des recommandations.
« Nul doute, l’histoire retiendra que des hommes et des femmes de bonne volonté se sont rencontrés dans notre capitale Bamako un 24 janvier pour convaincre d’autres de l’impérieuse nécessité de célébrer, partout, la contribution de l’Afrique, berceau de l’humanité, à la culture universelle », présage Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo.
Il est un état de fait que la culture africaine est un vecteur facilitant la communication, les échanges et l’intégration. Aussi, lorsque la même culture est partagée par des peuples, elle leur offre un excellent moyen d’expression et de collaboration pour le développement. L’Afrique souhaite déployer l’échine pour se dresser face aux notions dictées du développement en s’ancrant avec un esprit endogène dans nos cultures, nos croyances et notre intelligence. Pour le ministre en charge de la Culture, nous avons eu, hors de nos frontières, des chantres de l’afro-pessimisme. Et « nous avons dans nos frontières les raisons d’exalter un afro-optimisme que des écrivains comme Felwine Sarr du Sénégal conceptualisent aujourd’hui. Nous décideurs, il nous appartient d’y adhérer en offrant des tribunes de développement de ces concepts » rappelle simplement Mme le ministre
C’est en cela, que l’initiative de la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante est une opportunité pour lever les contrastes éventuels entre les idéaux d’hier et ceux d’aujourd’hui. C’est aussi une occasion unique pour l’Afrique de s’assumer en engageant l’indispensable campagne de ratification de la Charte de la renaissance culturelle africaine. Enfin, ces deux jours devront nous permettre de tracer les bases de la célébration de la culture africaine et afro-descendante partout dans le monde.
Mme le ministre continue d’expliquer sa vision. Il ne s’agira pas de standardiser cette célébration mais bien d’en faire un concept hétéroclite, qui malgré tout, aura une belle harmonie sur le continent et ailleurs. La responsable du département de la Culture a salué le travail de la commission nationale d’organisation, le Réseau africain des promoteurs et entrepreneurs culturels (RAPEC) et l’UNESCO pour avoir permis que cette célébration se fasse dans le même temps au Mali, Benin, France et Martinique.
La JMCA est une des recommandations fortes issues du premier Congres panafricain, organisé par l’ONG RAPEC et l’UNESCO sur le thème : « La culture, levier du développement en Afrique ».
Ces assisses, tenues les 17 et 18 novembre 2011 derniers a Lomé (Togo), étaient soutenues par Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA) et par les pays d’Afrique caraïbes et pacifique (ACP).
En souvenir du 24 janvier 2006, une date à laquelle les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine ont adopté à̀ Khartoum, la Charte de la renaissance culturelle africaine : « Afrique berceau de l’humanité ».
Le Mali a été́ le premier pays à ratifier la Charte de la renaissance culturelle africaine. Pour saluer ce geste, le Comité de mobilisation de la JMCA, le RAPEC et leurs partenaires ont choisi Bamako pour abriter la première JMCA (23 et 24 janvier).
« Nous vivons dans un monde de violence, constate Adama Samassékou, président de la Commission nationale d’organisation, ancien ministre de l’Education et conseiller culturel à la présidence de la République. Il est bon que l’on puisse hydrater cette sècheresse des relations humaines par la fraicheur de la culture africaine. Une célébration qui devra permettre sans doute de rappeler la place de l’humanité dans ce monde. Mieux, c’est ce pays de vieille civilisation qu’est le Mali qui accueille cette célébration initiale de la JMCA ».
Quant à John Dossavi, le président de RAPEC, il a remercié les autorités malienne pour avoir accepter de parrainer cette Journée. Enfin, la représentante de l’UA, Mme Angela Martins rappelle que sur les 55 Etats de son organisation, seuls 12 pays ont ratifié la Charte africaine.
Elle espère qu’au sortir de la rencontre de Bamako trois autres pays la ratifieront afin d’atteindre le seuil de 15 pays, soit environ le tiers des membres. En ce moment la charte pourra rentrer en application, selon les règles de l’organisation panafricaine.
L’UNESCO est parfaitement associée à cet événement explique Hervé Huot Marchand, le représentant de l’organisation onusienne dans notre pays. Il relève que la culture est inscrite dans l’ADN de son organisation.
Youssouf DOUMBIA
Source: Essor
