Dans un contexte politique tendu marqué par la suspension des activités des partis politiques au Mali, une voix majeure du droit et de la démocratie vient de s’élever avec gravité et responsabilité : celle du Barreau du Mali. À travers une déclaration officielle n°007/OAM/BAT/OBT rendue publique ce jeudi 8 mai 2025, le Barreau a pris position, rompant avec la neutralité souvent associée à sa fonction, pour interpeller les pouvoirs publics et les forces vives de la nation.
Bamada.net-Depuis toujours, le Barreau du Mali se revendique comme un acteur engagé dans la promotion, la défense et la consolidation de l’État de droit. Fidèle à cette ligne de conduite, il refuse de se tenir à l’écart face aux dérives institutionnelles actuelles qui menacent les fondements mêmes de la démocratie malienne.
Une position claire en faveur du respect des libertés constitutionnelles
Dans sa déclaration, le Barreau se montre particulièrement préoccupé par les récents développements politiques, notamment la décision controversée de suspension des partis politiques, une mesure perçue par de nombreux observateurs comme une atteinte grave à la pluralité politique et aux libertés fondamentales.
« Le Barreau du Mali, soucieux de son indépendance, ne saurait rester en observateur passif de la situation actuelle que vit le peuple malien », lit-on dans le texte publié par l’Ordre des Avocats.
En conséquence, le Barreau appelle solennellement au respect de l’État de droit, et invite les pouvoirs publics, les acteurs politiques et la société civile à instaurer un cadre national de dialogue inclusif, propice à une sortie pacifique de cette crise institutionnelle.
Un appel à la responsabilité collective pour préserver la paix
Face à une opinion publique de plus en plus inquiète et à une classe politique fragmentée, le Barreau malien exhorte fermement les autorités à prendre des mesures concrètes afin de garantir les libertés individuelles et collectives reconnues par la Constitution. Il insiste également sur la nécessité de préserver la paix sociale et de maintenir l’ordre public dans l’intérêt supérieur du pays.
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Dans ce même esprit, l’Ordre des Avocats rappelle à tous les acteurs – politiques, institutionnels et de la société civile – l’importance de faire preuve de responsabilité, de retenue et de patriotisme, au moment où l’unité nationale semble fragilisée.
Un engagement renouvelé en faveur des principes démocratiques
La voix du Barreau, incarnée ici par Maître Ousmane Bouba Traoré, Bâtonnier de l’Ordre, résonne comme une mise en garde : toute tentative de marginalisation de l’État de droit pourrait engendrer des conséquences irréversibles pour la stabilité du pays. Dans sa conclusion, le Barreau réitère son engagement indéfectible en faveur de la justice, de l’indépendance des institutions judiciaires et du respect des droits fondamentaux des citoyens maliens.
Un signal fort dans une période de turbulence
Cette prise de parole intervient alors que le Mali traverse une période délicate, où les équilibres démocratiques sont mis à rude épreuve. La déclaration du Barreau pourrait bien marquer un tournant et servir de catalyseur pour un dialogue national sincère, inclusif et apaisé.
Le message est clair : nul ne peut se prétendre au-dessus de la loi, pas même dans un contexte de transition politique. Le respect des principes démocratiques ne saurait être optionnel, même dans les périodes d’instabilité.
Conclusion : l’État de droit comme boussole nationale
Alors que les Maliens aspirent à la paix, à la stabilité et à un avenir démocratique plus serein, la sortie du silence du Barreau du Mali vient réaffirmer la primauté du droit comme pilier de toute reconstruction nationale. Reste à savoir si les autorités entendront cet appel venu de la maison des avocats, souvent considérée comme la dernière vigie de la République.
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BEH COULIBALY
Source: Bamada.net