Dans le cadre de la visite qu’il a effectuée, la semaine dernière au Mali, M. Dimitry Titov sous secrétaire des Nations unies à l’Etat et aux institutions chargées à la sécurité, a, successivement, rencontré les responsables des institutions de la République, des hauts gradés de l’armée malienne et de la Minusma, les partenaires bilatéraux et multilatéraux du Mali. Aussi, il s’est rendu dans les régions de Gao et de Tombouctou pour évaluer les besoins de la Minusma et constater l’application des principes de l’Etat de droit au Mali. Mais Titov n’a pas été à Kidal à cause de l’insécurité, dit-il, qui règne dans cette région.
Dimitry Titov a rappelé, au cours de la conférence de presse qu’il a animée jeudi dernier, que la Minusma a été créée pour aider le Mali à sortir de la crise multidimensionnelle qu’il traverse.
Il indique que les forces onusiennes déployées au Mali, ont aujourd’hui besoin de moyens en termes de renforcement de capacités, pour faire au nouveau contexte de sécurité marqué par les attaques terroristes et les engins explosifs, lesquels, ajoute t-il, ont déjà causé beaucoup de pertes aux casques bleus.
Face à cette situation, le Conseil de sécurité de l’ONU, a-t-il assuré, va continuer à renforcer les capacités de la Minusma pour lutter contre les engins explosifs et combattre les terroristes qui semblent signer leur retour dans le grand nord du Mali.
La formation des forces de la Minusma et celles du Mali face au nouveau contexte sécuritaire, le renforcement de l’équipe de la Minusma en termes d’hommes, d’équipements et d’unités de renseignement et d’information, sont entre autres, des appuis que le Conseil de sécurité de l’ONU s’apprête à apporter au Mali.
Dimitry Titov a indiqué que tous les partenaires du Mali, qu’ils soient bilatéraux ou multilatéraux, sont déterminés à rester aux côtés du Mali en ces moments les plus douloureux de son histoire.
S’agissant de l’Etat de droit au Mali, Titov a fait savoir qu’il n’y a pas de système de gouvernance parfait. Mais il reconnait que le Mali a fait des progrès en matière de respect des principes de l’Etat de droit par la réhabilitation et la réouverture des maisons carcérales et des infrastructures judiciaires dans les régions de Gao et de Tombouctou. Mais il déplore le dysfonctionnement de ces institutions judiciaires dû à l’absence, presque totale, du personnel judiciaire dans les régions du nord.
Autre défi évoqué par Titov: le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans ces régions. Et sur cette question il est formel : «L’état malien doit tout faire pour déployer les agents de l’administration dans les régions déjà conquises du nord, afin de rétablir l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire. Cela est, sans la présence des représentants de l’Etat au nord. La Minusma ne peut qu’appuyer les autorités maliennes avec ses expertises».
- Dimitry Titov a salué les efforts du gouvernement malien dans les pourparlers d’Alger et dans le processus de réconciliation nationale. Avant de lancer un appel aux autorités maliennes à préparer, dès maintenant, la mise en œuvre de l’accord de paix global qui sera issu de ces pourparlers.
«Le peuple malien peut compter sur la communauté internationale qui continuera à le soutenir, jusqu’au bout, dans la mise en œuvre de cet accord» a-t-il rassuré.
Abou Berthé