Décidemment, la crise que connait le football malien est loin de connaitre son épilogue. Tout le monde croyait qu’avec la mise en place d’un Comité de normalisation du football malien (CONOR), c’était le début de la fin de la crise. Mais c’était mal connaitre la présidente du CONOR, Daou Fatoumata Guindo. En effet, la crise du football malien est devenue un véritable business pour elle et ses membres. C’est pourquoi, elle ne manque d’astuce pour perdurer la crise.
Avec le salaire colossal qu’elle prend chaque mois et les nombreuses missions qu’elle effectue depuis son arrivée à la tête du CONOR, Mme Daou a, manifestement goût à la chose. C’est la raison pour laquelle les clubs de Bamako (D1, D2, D3), de Kati, les footballeurs en activité, les supporteurs et les responsables de clubs de football, n’entendent plus à laisser faire. Soucieux de l’avenir de notre sport roi, ces responsables ont battu le pavé le mardi dernier pour réclamer son départ et protester contre le Conor.
Ils étaient environs 6 000 marcheurs, selon les organisateurs, à battre le pavé dénoncer les attitudes du Conor. De la place CAN à Hamdallaye ACI 2000 (commune IV du District de Bamako), en passant par le monument « Bougiba », pour rallier le siège de la Femafoot, les marcheurs ne décoléraient pas. Ils scandaient des slogans forts: « la Ligue de football de Bamako et ses membres conteste la lettre circulaire N°003/2018-2019 de la FEMAFOOT et demande la démission du CONOR », « CONOR dégage », « A bas le Conor », « Mimi et ses compagnons dégagent de la fédération », « trop c’est trop… ». Arrivés au siège de Malifoot, quelques responsables de ladite marche sont rentrés à l’intérieur du bâtiment pour remettre une déclaration au secrétariat du Comité transitoire du football malien. Devant le siège de la fédération, ils ont tenu un meeting où plusieurs déclarations fortes ont été faites.
Ainsi, Issa Sidibé, vice-président de la Ligue de Bamako, a prévenu que: «nous sommes là protester contre la décision du 28 décembre du Conor. Ce Comité est là pour aggraver la situation au lieu de normaliser. Nous remercions la décision sage du ministre des Sports et demandons la démission pure et simple des membres du Conor. Une élection doit être organisée sans discrimination». A sa suite, Bounafou Sylla, président du Collectif des 13 Clubs de Ligue 1 et Clubs de D2, D3 a lancé un appel au président de la République afin que celui-ci s’implique personnellement dans la gestion de cette crise. « Trop c’est trop », s’est-il indigné.
Quant à Ousmane Diakité, président du Supporteurs du Stade malien, a laissé entendre que : « nous sommes là pour une seule chose. Comment le football malien puisse reprendre ses droits. Nous pensons que cela ne se fera jamais avec Mme Daou Fatoumata Guindo et son équipe. Donc, nous demandons qu’elle démissionne avec son équipe… ».
Signalons que les acteurs du football des villes de Bougouni et Kita avaient déjà manifesté leurs indignations dans le même cadre.
Pour rappel, le football malien traverse une crise depuis 2015. Un Comité de normalisation a été installé par la FIFA depuis le 10 janvier 2018, pour principalement mettre en place un bureau légitime à la tête de l’instance dirigeante du football malien. Après 12 mois de gestion, ce Conor n’arrive pas à organiser l’Assemblée générale élective. Ce qui n’est pas du goût des acteurs du ballon rond. Prétextant sur une décision du TAS, le Conor avait publié une liste de 16 clubs de Ligue 1, en excluant cinq clubs qui étaient déjà en Ligue depuis deux ou trois ans. Il a aussi admis certaines équipes en Ligue 1 qui étaient en Ligue 2 il y a 2 ou 3 ans.
Youssouf Diallo
La Lettre du Peuple