En Ethiopie, les pourparlers directs entre les deux camps qui s’affrontent au Soudan du Sud doivent commencer ce lundi. Sur le terrain, le camp du président Salva Kiir est toujours opposé à celui de son ancien vice-président, Riek Machar. Les rebelles disent marcher sur Juba, où est arrivé ce lundi matin le président soudanais Omar el-Béchir, venu rendre visite à son homologue Salva Kiir. La question du pétrole inquiète Khartoum puisque les champs pétrolifères sont sous le contrôle des rebelles depuis trois semaines, alors que le régime soudanais est dépendant des recettes qu’il tire des droits de passage du pétrole venu du Soudan du Sud.
Les taxes que perçoit le Soudan sur le pétrole de son voisin sudiste sont vitales pour l’économie soudanaise. Omar el-Béchir s’inquiète donc d’une crise qui dure depuis le 15 décembre et qui pour l’instant empêche une bonne partie des 350 000 barils/jour de quitter le Soudan du Sud.
Omar el-Béchir est donc venu s’enquérir directement de la situation auprès du président Salva Kiir. La question qui est sur toutes les lèvres est de savoir s’il est prêt à aider militairement le camp présidentiel dans son combat contre Reik Machar. Si oui, à quel prix ?
Les champs pétroliers de Bentiu sont à portée de fusil de l’armée soudanaise. Il n’est pas impossible que, sous une forme ou sous une autre, Khartoum puisse aider Salva Kiir à reconquérir cette zone stratégique pour les deux pays.
Sur les terrains, les affrontements se poursuivent
Sur le terrain, le tableau s’assombrit de jour en jour. Dimanche, des combats se sont déroulés sur la route entre Bor et Juba, ou l’armée sud-soudanaise semble avoir bien du mal à contenir les assauts rebelles. Il se confirme ce lundi matin qu’un général de l’armée sud-soudanaise a été tué dans une embuscade rebelle.
Dans les Etats plus au sud de l’Equateur oriental et de l’Equateur occidental, des militaires ont fait défection pour rejoindre les rangs fidèles à Reik Machar.
rfi