La FAO a lancé mercredi un appel d’urgence aux dons pour le Soudan du Sud, chiffrant les besoins à 77 millions de dollars (57 millions d’euros) en faveur du Darfour, menacé par une “grave crise alimentaire et nutritionnelle”.
Dans un communiqué, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dont le siège est à Rome, estime que “quelque 3,7 millions de personnes sont à présent confrontées à une insécurité alimentaire aiguë ou nécessitant une aide d’urgence”.
La population du Darfour, frappé par un conflit qui sévit depuis mi-décembre, est menacée “par la flambée des prix des cultures vivrières de base et l’épuisement des stocks de produits de base”.
Mardi, l’ONU avait annoncé avoir besoin de 1,27 milliard de dollars (490 millions d’euros) “pour répondre aux besoins humanitaires les plus urgents au cours du premier semestre 2014”.
“Jusqu’à 7 millions de personnes sont exposées à un niveau d’insécurité alimentaire plus ou moins élevé dans la nation la plus jeune du monde”, souligne la FAO.
Selon la directrice du bureau de la FAO au Soudan du Sud, Sue Lautze, citée dans le communiqué, “la situation se dégrade rapidement” au Darfour.
“Les marchés se sont effondrés, les infrastructures sont endommagées, les commerçants étrangers ont fui le pays, les corridors d’approvisionnement en produits de base sont impraticables en raison des violences et les populations rurales sont dans l’incapacité d’acheminer leurs récoltes, leurs animaux et leurs poissons jusqu’aux marchés”, ajoute-t-elle.
Le conflit qui frappe depuis le 15 décembre le Soudan du Sud a déjà poussé hors de chez elles près de 900. 000 personnes et fait des milliers de morts, certains acteurs humanitaires évoquant même plus de 10. 000 tués.
Les combats avaient commencé dans la capitale, Juba, entre soldats loyaux au gouvernement du président Salva Kiir et militaires mutins rangés derrière l’ancien vice-président Riek Machar, limogé en juillet, avant de s’étendre rapidement à d’autres régions du pays.
De nombreuses exactions ethniques entre les deux principales tribus, les Dinka et les Nuer, dont sont respectivement issus MM. Kiir et Machar, ont été rapportées.
Le 23 janvier, le gouvernement de Juba et le camp Machar ont signé un cessez-le-feu. Mais les deux parties ne cessent de s’accuser depuis de violer cette trêve et des combats restent signalés en divers endroits du pays.
L’organisation est-africaine Igad, qui assure une médiation dans ce dossier, a déployé depuis lundi une première équipe d’observateurs de ce cessez-le-feu, qui doit préparer le terrain pour le gros des équipes de surveillance de la trêve.
source : jeuneafrique