Le gouvernement n’achètera plus les doses de vaccins pour la population. Il reviendra alors aux patients, ou aux assurances, de les payer, tout comme les tests et les traitements liés à la maladie. Des millions d’Américains ne seront plus couverts.
Le Covid-19 bientôt ancré dans la normalité aux Etats-Unis. Le président Joe Biden a informé le Congrès, lundi 30 janvier, qu’il allait mettre fin, le 11 mai, à l’état d’urgence sanitaire en vigueur depuis près de trois ans.
Cette décision va de facto décharger l’Etat fédéral de la gestion de la menace endémique. Elle va revenir dans le giron des agences de santé. Le Covid-19 fera désormais l’objet des mêmes plans d’actions que la grippe, par exemple. Le fonds fédéral de secours dédié au Covid-19 sera moins alimenté et les développements de vaccins et de traitements ne seront plus sous la houlette du gouvernement fédéral.
Le 13 mars 2020, l’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump, avait décrété la pandémie de Covid-19 urgence nationale. Ce dispositif avait été constamment prolongé après la prise de fonction de Joe Biden en janvier 2021. Il devait prendre fin prochainement mais la Maison Blanche lui accorde une dernière prolongation, jusqu’au 11 mai.
L’annonce de M. Biden intervient dans un contexte d’opposition aux résolutions présentées cette semaine par les républicains de la Chambre des représentants, qui militent pour mettre fin immédiatement à l’état d’urgence sanitaire. Tom Cole, élu de l’Oklahoma, a pris à partie la politique sanitaire de Joe Biden : « Le pays est largement revenu à la normale. Dans la vie de tous les jours, les Americains sont revenus au travail ou à l’école sans aucune restriction pour leurs activités. Il est temps que le gouvernement se rende à l’évidence : la pandémie est terminée. » Les élus dirigés par Kevin McCarthy demandent par ailleurs que des enquêtes sur la réponse du gouvernement fédéral au Covid-19 soient diligentées.
Une dose de vaccin évaluée à 130 dollars par Pfizer
Dans une déclaration, le bureau de la gestion et du budget, service le plus important auprès de la présidence américaine, s’était inquiété de la demande des républicains : « Une fin brutale de l’état d’urgence sanitaire créerait un chaos et une incertitude de grande envergure dans tout le système de santé, pour les Etats, les hôpitaux et les cabinets de médecins, et surtout pour des dizaines de millions d’Américains. »
L’issue est donc repoussée, mais elle reste brutale. Conséquence directe de la fin de la disposition : des millions d’Américains devraient perdre leur couverture santé liée au Covid-19 dans les prochains mois.
Le gouvernement ne paiera plus les doses de vaccins pour la population. Pfizer, principal fournisseur, a estimé le prix d’une injection à 130 dollars, que les patients, ou les assurances, devront payer de leur poche. Seulement 15 % des Américains ont reçu la quatrième dose, gratuite et recommandée depuis l’automne 2022.
Un cas de figure qui ne s’appliquera pas seulement aux doses de vaccins mais aussi aux tests et traitements de la maladie. Là encore, le Covid-19 sera considéré comme toutes les autres maladies.
Plus de 1,1 million de personnes sont mortes du Covid-19 aux Etats-Unis depuis 2020, selon les centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), qui ont comptabilisé encore 3 700 décès entre le 23 et le 29 janvier.