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Couvre-feu : La patrouille est dissuasive

Le pays vit sous couvre-feu depuis la semaine dernière. Pandémie du coronavirus oblige. Les policiers patrouillent nuitamment pour faire respecter la décision des autorités qui n’entendent donner aucune chance au Covid-19 de se propager au sein de la population. Et c’est à partir de 21 heures que le couvre-feu entre en vigueur sur toute l’étendue du territoire. Et c’est près d’un millier d’agents des Forces de défense et de sécurité qui ont été mobilisés pour la circonstance. Ils sont policiers du Groupement mobile de sécurité, de la Brigade spéciale d’intervention, de la Brigade anti-criminalité auxquels s’ajoutent des gardes. Ces agents des Forces de défense et de sécurité étaient massivement déployés dans la nuit de vendredi à samedi pour la deuxième fois consécutive à travers le District de Bamako. Mission : faire respecter la décision des autorités pour la circonstance.

Peu avant de prendre la route pour les coins et recoins de la Cité des Trois Caïmans, les patrouilleurs ont été rejoints par le directeur régional de la police nationale du District de Bamako, le contrôleur général de police Siaka Bouran Sidibé. C’est sous le monument de la Paix, à quelques encablures de la Cité administrative que le top départ de cette deuxième nuit de patrouille a été donné.

Le directeur régional de la police avait à ses côtés le directeur régional de la protection civile, le lieutenant-colonel Adama Diatigui Diarra, les commissaires de tous les commissariats de police de la capitale ou leurs représentants. Siaka B. Sidibé était non seulement venu constater l’effectivité de la présence de ses hommes mais surtout leur rappeler les consignes à respecter et la conduite à tenir durant la patrouille dont la durée s’étend de 21 heures à 5 heures du matin. Il a attiré l’attention de ses éléments sur la difficulté de cette mission nocturne et aussi son utilité pour tous les citoyens, y compris les policiers eux-mêmes. « Les consignes sont claires. À partir de 21 heures, plus personne ne doit être aperçue dans la rue. C’est un couvre-feu, pas de complaisance. Mais pas de brutalité non plus. Vous êtes en mission de l’État certes mais aussi au service du citoyen », a rappelé le contrôleur général de police Siaka B. Sidibé devant plusieurs dizaines de policiers visiblement pressés d’en découdre avec les récalcitrants qu’ils rencontreraient dans la rue sans motif valable. « Nous comptons sur vous et nous n’allons pas dormir jusqu’à 6 heures du matin. Nous vous demandons de faire preuve de beaucoup de professionnalisme », a-t-il lancé à ses hommes qui répondaient en entonnant en chœur par des « Attaquez et bougez…. Au boulot ».
À 21 heures précises, les barrières étaient posées de part et d’autre du pont Fahd Ibn Abdul Aziz. Des dizaines de pick-up bourrés d’hommes en uniforme ont démarré en trombe pour essaimer les deux rives du fleuve. Le chef des policiers, Talkie-Walkie en main, communiquait et coordonnait tout sur place. De temps à autre, son convoi s’ébranlait pour faire le tour de certaines zones susceptibles d’abriter des récalcitrants.
Parlant de la première nuit de patrouille, le directeur régional de la police a souligné quelques écueils qui ont été vite surmontés. Selon ses estimations, la mesure a été respectée à 70%. Les patrouilleurs ont procédé à l’interpellation de plus de 300 personnes et saisi environ 200 engins. Pour cette deuxième nuit, les choses semblaient évoluer positivement. La cause ? Déjà à 21 heures 30, les rues de la capitale étaient totalement désertes. Les consignes étaient respectées par les populations. C’est pourquoi, le directeur régional de la police nationale du District de Bamako a fait part de sa satisfaction quant à la nécessité et toute l’utilité d’une telle mesure, vu la montée fulgurante de la pandémie du Covid-19 dans notre pays. Il a saisi l’occasion pour inviter nos compatriotes à la compréhension pour l’intérêt de tous, les policiers y compris.

Mohamed TRAORÉ

Source : L’ESSOR

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