Depuis l’accident du train Bamako-Kayes-Bamako et la promesse de la reprise du trafic dans les semaines qui ont suivi, l’espoir renaissait dans le cœur des Maliens. Pourtant, la réalité s’avère bien différente de l’enthousiasme affiché lors de l’inauguration par le chef de l’État, à Kayes. Le ministre des Transports et des Infrastructures, Madina Sissoko, est pointé du doigt.
Le lancement du projet, sous les projecteurs et dans une ambiance festive à Kayes, promettait des jours meilleurs pour le secteur ferroviaire malien, en grande difficulté depuis des années. Lors de son passage à Kayes, le président Assimi Goita avait insisté sur l’importance stratégique de ce train pour la mobilité des populations et le développement économique du pays. Ce jour-là, tout le Mali l’avait applaudi. Le gouvernement avait investi plusieurs milliards de CFA pour réhabiliter les infrastructures. L’espoir était grand de voir ce mode de transport, essentiel pour la mobilité des populations. Cependant, l’enthousiasme suscité par cette reprise n’a été que de courte durée. Quelques mois après son lancement, le train de voyageurs a été gravement endommagé par un accident.
Depuis, tout est à l’arrêt. Cette situation a plongé les citoyens dans une profonde désillusion.
Une gestion défaillante pointée du doigt
Au cœur des critiques se trouve la ministre des Transports, Madina Sissoko. Chargée de superviser cette reprise, elle est accusée d’incapacité à gérer les défis logistiques et financiers liés au projet. Après l’accident, Mme Sissoko avait promis des mesures d’urgence pour restaurer progressivement le service, mais jusqu’à présent, les trains ne circulent toujours pas et les usagers restent dans l’incertitude totale. Le silence de la ministre et l’absence de vision de sa part ont alimenté une frustration croissante parmi les citoyens.
Depuis, la ministre n’est pas parvenue à proposer aux Maliens un plan de relance capable de voir le jour.
Au-delà de la ministre Madina Sissoko, certains observateurs estiment que cette situation reflète une défaillance systémique du gouvernement dans la gestion des projets d’envergure. La relance ratée des trains Bamako-Kayes est un exemple de projets promis mais non exécutés par les autorités maliennes.
Pour les habitants de Bamako, Kayes et des localités environnantes, la déception est immense. Nombreux sont ceux qui comptaient sur ce moyen de transport pour leurs déplacements professionnels, familiaux ou commerciaux. « Nous avons cru à un changement, mais rien n’a changé. Le ministre des Transports nous a donné de faux espoirs », déplorent des usagers de Kayes, Kita, Mahina…
Quelles solutions envisager ?
Face à cette situation critique, plusieurs voix s’élèvent pour exiger des actions concrètes. Si le ministre ne sait pas le faire, des experts proposent notamment un audit des infrastructures ferroviaires pour identifier les besoins urgents en matière de réhabilitation et d’entretien. Ils suggèrent également des partenariats public-privé, qui pourraient offrir une solution rapide et efficace. De nombreux pays africains ont réussi à revitaliser leurs réseaux ferroviaires grâce à de telles initiatives.
Le peuple malien attend désormais des explications et des solutions. Il revient au gouvernement, et en particulier à la ministre des Transports, de regagner la confiance des citoyens en prenant des mesures rapides et efficaces. Sans cela, le projet de relance risque de rester dans les annales comme une promesse non tenue et un symbole des échecs structurels du pays.
Mohamed Keita