Alors que de plus en plus de pays africains sont touchés par le coronavirus, les autorités multiplient les communiqués et les sorties médiatiques pour tenter de rassurer la population.
Le 5 mars, le ministère de la Santé et des affaires sociales a tenu une conférence de presse pour faire le point sur les mesures de lutte contre le coronavirus. Le Secrétaire général du ministère, Dr Mama Coumaré, a annoncé que le Mali disposait de quatre laboratoires capables de diagnostiquer le virus et qu’aucun cas n’avait été détecté dans le pays. Selon le Dr Malick Koné, chef du département des Opérations d’urgence de santé publique, il ne faut que deux heures, une fois l’échantillon réceptionné par un laboratoire, pour connaitre le résultat du test. Il ajoutera que son département possède un centre d’isolement et de quarantaine « qui a une très bonne capacité ». À l’hôpital du point G, un pavillon a été rénové et équipé pour prendre en charge d’éventuels patients. Ces mesures s’ajoutent au dispositif déjà mis en place lors des premières manifestations du virus, notamment à l’aéroport international Modibo Keita de Sénou. Selon les autorités, une équipe de veille, 24/24, est chargée du suivi de tous les passagers venant de l’étranger. Un accent particulier a été mis au départ sur les avions en provenance de Chine et de certains pays d’Asie, élargi depuis aux pays européens. « À partir de l’instant où nous n’avons pas encore de cas qui puissent nous certifier que ce que nous avons déjà n’est pas bon, nous pensons dur comme du bois que les mesures mises en place sont vraiment efficaces », assure le Dr Koné.
Quid des CSRéf ?
Les personnels médicaux de tous les Centres de santé de référence (CSREF), qui reçoivent un grand nombre de patients, doivent tous se conformer au nouveau protocole. Lavage des mains avec une solution hydro-alcoolique, prise de température régulière, utilisation de cache-nez. Le personnel a également été doté en kits spéciaux.
Mais, selon plusieurs agents du CSREF de la commune IV, ces injonctions ne sont appliquées que lors des premières heures de la journée. « Le matin, les dispositions sont prises pour prendre les températures et nettoyer les mains de tous, mais à partir de 13h c’est fini. Plus rien n’est appliqué. Après 13h, les gens ont accès à la cour de l’hôpital comme ils le veulent, sans aucune précaution », témoignent-ils. De quoi entrainer une certaine crainte auprès d’eux, qui se disent préoccupés.
Aminata Keita
Journal du Mali