Déjà à sa deuxième semaine depuis lundi 8 novembre, la conférence pour le climat a multiplié les annonces sur la déforestation, le méthane et le charbon. L’Australie refuse toutefois de cesser de bâtir des centrales de charbon, malgré les feux de forêt qui ravagent le pays. Des victimes sont venues faire entendre leurs voix, comme Jo Dodds, de l’association Survivants des feux de forêts pour l’action climatique.
Avec notre envoyé spécial à Glasgow, Christophe Paget
« C’est un coin merveilleux, entourés de parcs nationaux. Des plages immaculées, un air pur… Et tout cela a pris feu », résume Jo Dodds, présente à la COP26 pour porter la voix des victimes des feux de forêt australiens. En 2018, un feu de forêt réduit en cendre une partie du village de cette Australienne, Tathra, sur une côte est qui un an plus tard va brûler pendant des mois. Elle décide alors de s’engager :
« Le changement climatique rend l’Australie plus sèche et plus chaude. Nous aimerions que l’Australie fasse comme le reste du monde : négocier, fixer des objectifs. Mais cela ne l’intéresse pas : elle va ouvrir de nouvelles mines de charbon. Nous supplions le gouvernement de s’occuper des habitants de Tuvalu, qui sentent les effets du changement climatique, mais aussi de sa propre population qui brûle dans les feux de forêt ! »
Elle est donc venue à la COP26. Grâce à un appel sur les réseaux sociaux, son voyage a été financé par des australiens qui voulaient faire entendre leur voix
J’ai rencontré deux anciens Premiers ministres australiens, des membres de l’opposition… Je leur dis : faites plus. Et si vous n’arrivez pas faire passer le message, faites venir quelqu’un qui a vu sa maison brûler. Est-ce qu’ils m’écoutent ? Je ne sais pas. Mais à mon avis le gouvernement australien réalise que la voix des gens qui souffrent à cause du changement climatique va être problématique pour eux. Surtout lors d’élections. Et j’espère que cela va contrebalancer la voix du secteur du charbon, qui est extrêmement présente, et très bien payée.
Ce à quoi l’Australie s’est engagée jusqu’ici, ce n’est pas assez. Parce que nous sommes un pays aisé et nous émettons beaucoup de gaz à effets de serre, mais nous sommes aussi extrêmement riches en ressources comme l’énergie solaire, donc nous pourrions montrer l’exemple. Nous l’avons fait par le passé, dans le domaine de la technologie. Mais je ne sais pas pourquoi, nous en sommes restés à l’âge de la vapeur ! Donc je suggère à tous ces gens de faire le plus possible.
Source: RFI