La Maison de la presse a servi de cadre, ce mardi 2 juillet 2019, à une conférence de presse conjointe du CMFPR, du GATIA et de la MAA. L’objectif était d’informer sur les réformes au sein de la coordination.
Présidée par Alassane Ditteye, président de la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistances, CMFPR, cette cérémonie a vu la participation des représentants de tous les mouvements de la coordination. Dans une salle pleine à craquer, le président du CMFPR prend la parole pour situer le contexte dans lequel se tient cette activité. Selon lui, nous sommes dans un contexte sécuritaire accablant et leur objectif est d’aider les autorités à en trouver des solutions appropriées.
Prenant la parole, Abdramane Anaser Maiga, membre du CMFPR, précisera que ce point de presse a pour objectif « d’informer l’opinion nationale et internationale de la volonté de réorganisation de la Plateforme fidèle à ses idéaux fondateurs.
Ce retour aux sources vise essentiellement à endiguer les conséquences déstabilisatrices des agissements déviationnistes de certaines personnes parmi lesquelles Monsieur Harouna Toureh. » Comme raison de cette révocation de Harouna Touré, jadis porte-parole et président de la CMFPR, la plateforme précise : « Les méthodes de gestion propres à Harouna ,autrement dit le copinage, les nominations de personnes externes à la CMFPR, les révocations arbitraires, la substitution et la falsification des listes consensuelles, le cumul de fonctions, les trafics de places, des grades tant au niveau des combattants désignés pour l’intégration que pour les membres retenus dans les différentes structures de mise en œuvre de l’Accord, ont terni l’image de marque aussi bien de la CMFPR que de la Plateforme. »
Après avoir mis l’emphase sur la révocation de Harouna Toureh, M. Maiga a saisi l’opportunité pour faire comprendre que la plateforme s’engage pour la paix à travers la mise en œuvre de l’Accord pour la paix.
1. Maiga n’a pas oublié d’informer également sur la situation du Mouvement arabe de l’Azawad, MAA. Selon lui, après plusieurs machinations au sein de ce mouvement, une situation qui l’avait distrait du processus de Désarmement Démobilisation et Réinsertion, DDR. Des problèmes qui l’avaient amené à suspendre sa participation à la plateforme qui se réjouit de son retour parmi eux après la levée de la suspension, indique-t-il.
En plus de la mise en œuvre de l’accord pour la paix, la plateforme s’engage également à soutenir les autorités du Mali à la tenue du dialogue politique inclusif. Elle a également réitéré, à travers ce point de presse, son engagement à soutenir le processus DDR pour la sécurisation des personnes et de leurs biens, de « la mise en place d’une armée reconstituée, républicaine, qui sera redéployée sur toute l’étendue du territoire. »
Dans le cadre de la réorganisation de la plateforme, ses principaux acteurs disent être ouverts à tout autre mouvement engagé pour la paix.
De son côté, Moulay Ahmed Ould Moulay, porte-parole du GATIA et du MAA, fera comprendre que l’unité du Mali, le respect de la laïcité, de l’intégrité territoriale, la défense de la forme républicaine de l’État, constituent leur engagement. À ses dires, entre la CMA et la plateforme, il n’y a qu’une différence d’idéaux. Parlant de Harouna Toureh, il tacle : « Nous n’allons plus jamais accepter qu’une seule personne cumule des fonctions. » Désormais la gouvernance de la plateforme sera tournante entre toutes ses entités composantes, a-t-il expliqué.
Pour Moussa Ag Acharatoumane, secrétaire générale du MSA, cette plateforme réunit des gens qui ne veulent pas la division du Mali. C’est pourquoi, toujours d’après ses propos, les groupes terroristes ne visent que les membres touaregs de la plateforme.
S’adressant à des jeunes dissidents qui avaient voulu saboter leur point de presse, les membres de la plateforme rassurent : « Nous avons vu des pagailles plus grandes, ce ne sont pas des désagréments de deux personnes qui font nous divertir. »
Rappelons que cette plateforme a vu le jour en juin 2013 dans le cadre de la signature de l’Accord de Ouagadougou. Elle était d’alors composée de 12 mouvements et Harouna Touré avait été désigné porte-parole avant de devenir président du CMFPR.
TOGOLA