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Coopérative des tanneuses de guedjawaye : Un espace de promiscuité pour survivre

C’est ce jeudi 28 avril 2016 qu’une partie de l’équipe de journalistes ouest Africain en formation à Dakar a décidé d’entreprendre une visite de terrain pour s’imprégner de certaines réalités des pratiques d’hygiène et d’assainissement de la capitale sénégalaise. Le choix a été porté sur la commune de Guedjawaye dans le District de Wakina-Nimza dans le quartier de Darou-Salam II, où évolue la coopérative des tanneuses, 76 braves femmes qui travaillent la peau pour en faire du cuir et survivre sur un site insalubre et inapproprié.

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C’est aux environs de 10h 30 que nous étions enfin arrivés à retrouver le site des tanneuses dans la commune de Guedjewaye en compagnie de Madame Seck la syndicaliste qui accompagne cette coopérative pour qu’elle soit plus utile pour ses promotrices. A l’immobilisation du car tout de suite nous avons tous été un peu choqués par l’odeur nauséabonde des lieux, pourtant cela est un peu normal à cause de la nature des produits traités sur le site.
Cependant, tout cela est exagéré par le fait que les femmes travaillent dans des conditions exécrables d’insalubrités : sans eau, sans toilette, sans air de séchage approprié… En outre, c’est sur des tas d’immondices que l’on marche sur le site d’à peine 200m carrés sous les pieds d’énormes quantités de poils arrachés des peaux, des restes de “nêp  nêp”, d’importants restes de son, de la soude caustique, tout ceci mélangé avec l’eau polluée du canal utilisée tout au long de la journée pour sur les peaux. Alors, l’on comprend aisément que si les bonnes dames ont un minimum d’accompagnement ne serait-ce qu’à aménager le site qui du reste a été officiellement octroyé par les autorités, il aurait moins d’odeur.
En répondant à la question d’un confrère, la Secrétaire générale AstouDoucouré de la coopérative dira ceci : “Nous sommes toutes malades ici, et nous avons mal partout de la tête aux pieds avec des problèmes de bassin (position courbée du travail), du paludisme à cause de la prolifération des moustiques, des maladies de la peau à cause des produits utilisés sans aucune forme de protection….”. Elle a aussi abordé la question des revenus. Elle commente : “pour un investissement de 50.000 F CFA au bout d’une dizaine de jours de travail, l’on peut engranger un bénéfice de 15 à 20.000 F CFA…”
A ce sujet, la syndicaliste qui les accompagne s’empresse de préciser que ce résultat n’est réel que depuis l’érection du groupe en coopérative (depuis environ 3 mois), autrement elle gagnait seulement 150 F CFA par peau, loin des 15 à 20 000 F CFA comme bénéfice.
En tout cas, les femmes tanneuses de Guedjewaye ont un rêve celui de voir leur site aménagé avec les commodités d’exercice : de séchage de trempage de l’eau potable, des toilettes des hangars, un système d’évacuation des ordures et des eaux usées. Leur adhésion à l’UNSAS est certainement aussi une opportunité qui s’offre à elles pour se faire connaitre et s’organiser et réclamer certains de leur droit.
Youba KONATE, Envoyé spécial au Sénégal

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