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Coopération économique : Bamako multiplie les pistes

Depuis les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA du 9 janvier dernier, le Mali est dans la diplomatie économique pour faire face à leurs conséquences et diversifier à terme ses partenaires.

 

Alors que les autorités espèrent une levée des sanctions économiques et financières lors du sommet de la CEDEAO du 3 juillet, la volonté de diversifier les partenariats se poursuit. Après que les ports d’Abidjan et de Dakar lui aient été coupés, le Mali s’est tourné vers Nouakchott et Conakry pour faire transiter ses marchandises, même si ces ports n’offrent pas les mêmes avantages que ceux du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Au-delà de ses voisins directs, il a enclenché une diplomatie économique active afin d’attirer les investisseurs, comme au Qatar Africa Business Forum, à Doha, du 26 au 27 mars, où le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a longuement vendu la destination Mali.

Le pays vient d’accueillir une délégation de l’Association de la coopération économique de la Russie avec les pays d’Afrique, du 2 au 9 juin, pour concrétiser des accords dans divers secteurs, comme l’approvisionnement en produits pétroliers et agricoles et le renouvèlement des infrastructures ferroviaires. Dans la même période, un Forum économique Mali – Turquie a été lancé à Bamako le 8 juin. Les deux parties souhaitent porter le volume de leurs échanges commerciaux de 88 à plus de 314 milliards de francs CFA à l’avenir.

L’objectif est double. D’abord permettre la survie de l’État face aux conséquences des sanctions. « La stratégie de contournement des ports de Dakar et d’Abidjan au profit de Conakry et de Nouakchott a permis de ravitailler le pays en produits importants. Mais cela a engendré des coûts supplémentaires et n’a pas suffi pour mettre fin aux effets de la crise, très ressentis au niveau du gel des avoirs de l’État, qui est limité dans sa volonté de s’assumer en termes de voies régaliennes », explique un économiste.

Cette diversité de partenariats pourrait assouplir les marges de manœuvre du pays en matière de négociation avec ses partenaires traditionnels et être une source de stabilité. « Cela pourrait se ressentir très vite dans le secteur minier, jusque-là  l’exclusivité de pays comme l’Australie ou l’Afrique du Sud. Donner la possibilité à d’autres, c’est ouvrir la concurrence. Plus il y a de concurrents, plus l’État se donne de moyens en matière de négociation avec les partenaires traditionnels. En outre, c’est un facteur de stabilisation du pays », conclut notre économiste.

Fatoumata Maguiraga

Source : Journal du Mali

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