L’actuel contrôle physique des agents de l’état organisé par le ministère de la fonction publique et du travail est mal organisé et il donne l’occasion de légaliser la fraude à grande échelle. L’essentiel des pièces à fournir est mis à côté. Il s’agit du diplôme de l’agent à contrôler. Le ministère de tutelle doit confronter le diplôme de l’agent et son acte de recrutement. Ce dernier est faux sur la base. Exemple : des sortants de l’institut national des arts (INA) sont recrutés en catégorie A alors qu’ils doivent être en catégorie B2.
Un autre exemple, au niveau des sortants de l’ECICA (Ecole centrale pour l’industrie, le commerce et l’administration) en construction métallique ; dans la même promotion CT6 et CT7 (CT=Collectivité territoriale), des agents sortis de la même classe, certains sont en A et d’autres en B2.Personne n’a vu des sortants de l’ECICA en construction métallique en catégorie A. Actuellement, ces agents sortis de la même classe dont certains en catégorie A et d’autres en catégorie B2, travaillent à l’ECICA au compte des collectivités territoriales.
Un autre exemple, l’année dernière, les sortants de l’IUG (Institut universitaire de gestion) ont été recrutés en catégorie A alors que ce sont des agents de la catégorie B2.L’IUG est l’ancienne EHEP (Ecole des hautes études pratiques, qui était dans la cours de l’Ecole nationale d’ingénieurs).
Pour bien organiser le contrôle physique des agents de l’état, il faut la présence du diplôme. Il faut voir si le diplôme est antérieur à l’acte de recrutement. Ceci permet de voir, la progression de l’agent et tous les diplômes reçus. Un agent peut commencer, maître de second cycle, après professeur de l’enseignement secondaire, après professeur de l’enseignement supérieur, etc. Il faut donc vérifier le diplôme et l’acte de naissance s’il y’a une conformité.
Nous avons vu un contractuel de langue arabe, qui exerce dans une école technique de la région de Mopti, qui n’a que le baccalauréat en série langue arabe et qui a été recruté en catégorie A.
Au fondamental, tous les enseignants sont en catégorie B2.Il faut faire la différence entre ceux qui enseignent avec le DEF seulement, ceux qui ont fait quatre ans d’études après le DEF ou bien ceux qui ont fait deux ans d’études après le Bac.
Il y’a beaucoup d’anomalies à l’enseignement supérieur. Quand des agents enseignent à l’Université, avec le DEA, parce que seulement, ils ont eu à faire un stage d’un mois dans une université. Le DEA est obtenu après des cours sanctionnés par l’AEA et la soutenance d’un mémoire et non à la suite d’un stage d’un mois. Il y’a aussi des enseignants qui enseignent avec le diplôme de master à la place du doctorat alors que d’autres avec le même master sont considérés comme n’ayant pas le doctorat.
Ceci est très fréquent à l’université pour ceux qui enseignent la langue arabe. Il faut corriger cette pagaille. Tant que le ministre de la fonction publique et du travail, ne corrige pas ces fraudes à grande échelle, il aura personnellement organisé la fraude et l’injustice. Aucun pays au monde ne peut se développer dans l’injustice. Il faut payer l’effort fourni par les autres.
Il faut voir aussi, les agents qui travaillent dans d’autres structures à l’étranger, qui n’ont pas demandé une disponibilité et qui continuent à émarger financièrement au compte du budget national. Ils quittent l’étranger pour venir se présenter au contrôle physique, dès qu’ils apprennent la nouvelle. Leurs complices sont tapis à l’ombre ici même dans les administrations de l’état.
Il faut reconnaître aussi que le niveau des agents chargés de faire le contrôle physique est très bas. Dans quelques années, incha Allah, le Mali aura des problèmes de cadres.
En conclusion, l’acte de recrutement est bon mais c’est si le diplôme est faux par rapport à l’acte de recrutement. Il faut donc corriger cela, si on ne veut pas assassiner le courage des efforts aux études.
Les cadres maliens n’ont pas encore opté pour le changement. Les maliens doivent avoir à l’esprit qu’il y’ a beaucoup de leurs compatriotes qui ont des diplômes valables et qui sont victimes d’un mauvais système. Il faut donc de la justice.
Soyons justes pour l’honneur et le bonheur du Mali.
Yacouba ALIOU
Source: L’Inter de Bamako