D’arrangement en arrangement avec nos textes, et entre institutions constitutionnelles
De violation des lois en violation de nos codes de bonne conduite
De faveur en faveur, suivant les statuts et les pouvoirs des personnes en scène
De compromis en compromissions
D’affaire en affaire en matière de droits fonciers et immobiliers
De tolérance en tolérance dans l’occupation des espaces réservés
Des monnayages lors des examens, concours, nominations et même pour des stages de formation, à l’esprit de facilité et d’arrivisme
Des promotions « népotiques » à leurs rendements insuffisants pour incompétences avérées
Des intérêts personnels mis au-dessus et avant la satisfaction des besoins fondamentaux du pays, à la paupérisation de la majorité des Maliens
Des malversations occasionnelles à des pratiques de détournement bien huilées et impunies
De la petite corruption à la grande
Des bandits lourdement armés aux massacres de villages entiers
Des coupeurs de routes affamés aux assassins de grand chemin impunis ou libérés
Des règlements de comptes, au terrorisme multiforme pernicieux en extension dans le pays
Des frontières ouvertes au pays peu rassurant et peu sécurisé
De l’école publique délaissée, désorientée et peu performante, au manque de ressources humaines qualifiées insuffisantes
Tout cela dans notre cher Pays, autrefois pétri de valeurs et admiré de partout , pour cela ; valeurs que résument ces principes de vie d’antan, marques d’hommes et de femmes intègres, fiers et honorés : « Sa ya kafisa ni malo yé » ; « mentir est trahir », « voler est déshonneur », « travailler pour l’intérêt collectif pour avoir droit à mille et une bénédictions des anciens, des sages et de toute sa communauté », « esprit de compétition et de saine émulation », etc.
Où en sommes-nous maintenant et où allons-nous ? Quels bilans des différentes républiques et quelles perspectives d’émergence dans la paix et dans la sécurité qui constitue à la fois indicateurs et conditions de stabilité et de développement pour tout pays ?
« Être assis sur son cheval ne veut pas dire qu’on voit plus loin et mieux que celui qui est assis sur sa natte » nous disait un vieux sage du village. Il ajoutait que « la vision n’est pas une question d’altitude, de position perchée, mais de responsabilité et de compétence, celle de l’anticipation plus précisément ». Espérons que ces critères de compétence, qui sont aussi des critères pour une représentation qualitative de délégués à des rencontres très importantes au plan national, figurent parmi ceux par lesquels les parties prenantes au dialogue seront désignées.
À tous les acteurs du Dialogue national inclusif, veuillez bien faire que, par votre vision commune et par vos recommandations de salut public, le Mali puisse retrouver tout ce qui l’a fait Mali, avec ses lettres de noblesse telles que : respectabilité, dignité, honneur, vérité, justice, sécurité, solidarité, dialogue, pardon, don de soi, hospitalité, loyauté, travail, bon vivre ensemble, joie de la sérénité, tolérance, unité, bonne éducation, etc. D’autant plus que toutes ces valeurs et principes sont appréciés comme valeurs et modèles du passé par les générations post-démocratie. Il nous faudra les rétablir et les revivifier par une école à refonder de fond en comble et par des enseignants formés à cet effet.
Telles sont nos prières et notre contribution en tant que composante de la Société civile.
Inspirations lumineuses et plein succès à vos travaux.
Amina !
Abdramane Coulibaly
Le Pays