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En faveur de lutte contre la corruption et la délinquance financière : Le comité de suivi des états généraux sur la corruption fait 104 recommandations

Jeudi 27 juin 2019, la cité des enfants a abrité la cérémonie de la journée d’évaluation du plan d’action 2014-2018 du comité de suivi des états généraux sur la corruption avec les acteurs de la société civile. La rencontre organisée par les membres du Réseau Plaidoyer et Lobbying s’inscrit dans le cadre de la sensibilisation des acteurs de la société sur la lutte contre la corruption et la délinquance financière au Mali. L’occasion pour le président du comité national de suivi et d’évaluation des recommandations des états généraux sur la corruption au Mali, Boubacar Coulibaly d’éclairer la lanterne  des participants sur les 104 recommandations faites par sa structure en faveur de  la lutte contre la corruption et la délinquance financière.

 

Pour l’ouverture de la séance, le coordinateur national du réseau plaidoyer et lobbying (RPL), Hamidou Traoré, a félicité les participants de l’intérêt accordé à ladite cérémonie. Ainsi, dans leur  document, les membres  du réseau plaidoyer et lobbying précisent  que la corruption est devenue un véritable phénomène de la société qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes pour le développement national. Par conséquent, ajoutent-ils, elle aspire des ressources économiques importantes, particulièrement des possibilités d’investissement. Elle réduit les chances d’atteindre les objectifs de développement et affecte l’offre qualitative des services sociaux de base ; donc devenue un obstacle au développement durable. Selon eux, la corruption est un phénomène qui aggrave les disparités économiques, voire les différentes formes de criminalité. Suivant les précisions des membres du RPL, c’est au regard de l’ampleur que prend la corruption au Mali que des assises ont été organisées en 2008 pour dégager de grandes recommandations pouvant lutter contre ce phénomène ainsi que la délinquance financière. À en croire les membres de ce réseau,  ces recommandations ont été traduites en plan d’action dont le suivi et la mise en œuvre ont  été confiés au comité de suivi. Celui-ci est chargé d’informer, à son tour, la société civile sur l’état de la mise en œuvre du plan d’action 2014-2018. Cette  mission s’inscrit dans le cadre du projet d’amélioration « de la gouvernance et la lutte contre la corruption » financée par le partenaire suédois Diakonia.

Prenant la parole, le président du comité national de suivi et d’évaluation des recommandations des états généraux sur la corruption, Boubacar Coulibaly, a d’abord expliqué que la corruption est nourrie au Mali par trois choses : Le cout d’opportunité, l’impunité et la permissibilité. Car, explique-t-il, eux qui font la corruption ne sont pas inquiétés parce qu’ils savent qu’ils seront protégés et  impunis. Puis d’ajouter : « Il y a corruption parce que tout le monde se permet de violer facilement les textes et de corrompre sans le souci d’être poursuivi ou sanctionné». Aussi, précise-t-il,  que le rapport produit par sa structure anticorruption contient 104 recommandations dont 55 sont à court terme et 44 à long terme. Selon lui, la corruption est un système mafieux à travers lequel 90% des Maliens sont pris en otage par les 10% qui obligent les populations à payer l’indu dans des services publics et autres. Pour Boubacar Coulibaly, il faut une conscientisation de la nouvelle génération afin qu’elle ait  à l’esprit le  souci de protéger les deniers publics. Cela est nécessaire à ses yeux parce qu’elle est garante de la réussite du combat contre ce fléau. Parmi les 104 recommandations, il a, entre autres, mis l’accent sur : la lutte contre la corruption dans le système de l’enseignement, informer et sensibiliser la population sur les méfaits de la corruption et la délinquance financière, la mise en place d’un mécanisme de dénonciation, l’actualisation de la stratégie nationale du contrôle interne (SNCI), la création d’un corps de contrôleurs et d’auditeurs, la création de la Cour des comptes, le renforcement des capacités de l’Assemblée nationale dans le contrôle de l’action gouvernementale, réviser et généraliser les codes d’éthique et de déontologie à tous les niveaux de la société civile, promouvoir la transparence dans la gestion des acteurs politiques, la diffusion des résultats des audits des comptes des partis politiques, la moralisation des dépenses des campagnes électorales, l’institution de l’obligation de produire des rapports financiers des campagnes électorales… « Suivre les recommandations des états généraux c’est lutter contre la corruption », dit-il avant de conclure : « Il faut sensibiliser la jeunesse sur les méfaits de la corruption et de la délinquance financière, sinon on ne va pas réussir dans cette mission ».

Mamadou Diarra

Le Pays

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