La marche de l’opposition le 1er septembre pour exiger le respect de sa victoire et dénoncer l’arrestation arbitraire de Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri a regroupé près d’un million de manifestants. Une démonstration de force peu favorable au président Ibrahim Boubacar Keita.
Si le président de la République Ibrahim Boubacar Keita était confortablement installé avec plus de 77% en septembre 2013, tel est loin d’être le cas en 2018. Déclaré vainqueur par la Cour constitutionnelle, avec 67% et poussières, l’écrasante majorité de la population malienne conteste ce résultat.
Après celle du 25 août, une nouvelle mobilisation a eu lieu le 1er septembre. Cette fois-ci avec l’appui de 9 candidats malheureux à la présidentielle : Me Mohamed Aly Bathily, Mamadou Traoré, Modibo Kadjoké, Me Mountaga Tall, Oumar Mariko, Moussa Sinko Coulibaly, Dramane Dembélé et Choguel Kokala Maïga.
Pour la marche du samedi dernier, il y avait du monde dans les rues de Bamako ; «des milliers», selon une source policière malienne ; près d’un million selon les organisateurs. Les militants de l’opposition aux côtés de plusieurs candidats à la dernière élection présidentielle entendaient encore une fois «dénoncer» les résultats du scrutin.
Ils contestent toujours les résultats de la présidentielle. «Je dénonce les résultats, car ils ne sont pas sincères», dit l’un d’eux. «Je pense que la Cour constitutionnelle est manipulée», ajoute un autre. Pour cet autre militant de l’opposition, Soumaïla Cissé reste son héros : «C’est l’espoir de notre pays. C’est notre pétrole à nous !»
Sur les banderoles, on pouvait lire : «Non à la fraude», «Soumaïla Cissé, président», ou encore «Vive la démocratie». De la Place de la liberté à la Bourse du travail en passant par le monument de l’indépendance, les militants étaient très déterminés. «Vous voyez tout ce monde, c’est parce qu’on a assisté à une élection frauduleuse», déclare un manifestant.
Des manifestations similaires se sont également déroulées dans des villes de l’intérieur du Mali et à l’étranger. L’opposition maintient toujours la pression. C’est ainsi que le jour même de la prestation de serment du président, deux manifestations ont été organisées. Un sit-in devant le siège du principal parti de l’opposition, l’Union pour la République et la démocratie, et un autre à la Bourse du travail.
Les manifestants répondaient ainsi à l’appel de Soumaïla Cissé qui a annoncé ne pas reconnaître le président IBK à partir du 4 septembre. L’évolution de cette situation sociopolitique est déjà une épine au pied du président et ne manquera pas d’impacter son mandat.
Zan Diarra
Soleil Hebdo