Homme de foi, le président de la République à qui nos compatriotes viennent de renouveler leur confiance, a participé mardi à la prière de la « Koutba » dans la Grande mosquée de Bamako. Hier candidat à sa propre succession, Ibrahim Boubacar Keita est aujourd’hui le président de tous les Maliens. En rassembleur dans l’âme, il a consacré sa première déclaration à un appel à l’union. Pour lui, les élections passées, place doit être faite au rassemblement. Sans triomphalisme aucun. Cette confiance renouvelée appelle à l’humilité, concède-t-il, volontiers.
Le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita tend ainsi la main vertueuse à l’opposition républicaine emmenée par son cadet Soumaila Cissé parce que le développement harmonieux de notre pays pluriel requiert la contribution de tous ses fils.
« À mon jeune frère, Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition républicaine, dit-il dans sa première déclaration prononcée le 20 août dernier, je voudrais tendre la main. Après la bataille électorale, il y a les retrouvailles. Car pour bâtir un avenir de tous les possibles, le Mali doit pouvoir compter sur toutes ses filles et tous ses fils. Chacun aura sa place. La république n’exclura personne. J’en serai le garant ».
Dans la mosquée Roi Fayçal Bin Abdoul Aziz, appelant le peuple à l’union sacrée pour bâtir le Mali après l’élection présidentielle, IBK a loué les valeurs qui font de notre pays une grande nation : « Je pense que le Mali est un pays de fraternité, et Allah nous a donné le cousinage à plaisanterie qui est une ingénierie sociale pour nous unir dans notre diversité culturelle ». Les 24 candidats, poursuit-il, sont autant de frères. « Jamais, je ne prends en haine quelqu’un, je ne peux pas. Donc, je dis encore une fois que chacun est appelé au chevet du Mali, chacun d’entre nous. Seuls, nous ne pouvons pas. Ce n’est pas entre nos seules mains. Ayons tous pitié de ce pays et donnons-nous la main pour bâtir ensemble ce pays », a insisté, en rassembleur, le Chef de l’état.
En pédagogue averti, le chef de l’État fait sienne cette pensée du Roi Benhanzin : « Si tous les fils du royaume venaient par leurs mains assemblées boucher les trous de la jarre percée, le royaume serait sauvé ». Pour ainsi dire que nous sommes aujourd’hui devant cette jarre qui est percée et qu’elle a besoin de nos mains pour faire en sorte que le Mali avance.
APPEL À L’UNITÉ POUR
LE MALI
Pour le Chef de l’État, le temps de l’amertume électorale doit être de courte durée. Le Mali, en effet, a besoin qu’on aille rapidement à l’essentiel. « Beaucoup reste encore à faire » rappelle le Président de la République. C’est justement pourquoi il en appelle à chacun pour sa pierre à la construction de l’édifice nationale. « L’élection est un temps d’une parenthèse, mais qui doit être la plus courte possible. Le Mali attend, les chantiers sont là et chacun de ceux-là a compétence à aider à faire avancer le Mali. Donc, il ne s’agit pas de venir aider IBK. IBK passe, le Mali, lui, demeure », a enseigné le Chef de l’État.
La main tendue du chef de l’État va de pair avec l’appel à l’unité. Lui, épris de paix, met un point d’honneur à régler tous les différends par la voie du dialogue dans un élan fraternel et inclusif. Tel est l’esprit qui prévaut dans la longue marche vers la paix depuis la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation. S’adressant à nos compatriotes, le président de la république demande l’accompagnement de tous. « L’unité est la plus grande urgence de ce moment singulier de notre Histoire, à la fois incertain et plein de promesses. Nous n’avons pas d’autre choix. Nous n’avons pas d’autre alternative. Nous devons être unis. Unis pour faire gagner le Mali. Unis pour notre destin commun. Unis pour notre cohésion nationale. Unis, pour notre dignité si durement éprouvée, mais debout, parce que nous ne savons pas abandonner, renoncer. Oui, Unis ! » a-t-il préconisé avant de préciser que cette union demeure le ciment de toute République vertueuse, juste et inclusive.
Dans une déclaration à la presse mardi, après la prière de la Tabaski, le chef de l’État fit une mention spéciale à la communauté internationale qui à l’unanimité a loué la grandeur et la maturité de notre peuple. Les amis du Mali ont salué le maestria du gouvernement dirigé par Soumeylou Boubeye Maïga qui a pu organiser une élection en 6 mois par les ressources propres du budget national. Une première.
Comme à l’accoutumée, Ibrahim Boubacar Keita a souhaité une très bonne fête à tous ses compatriotes. Il a prié pour une bonne santé à ceux qui sont malades et couchés dans leurs lits d’hôpitaux, le paradis à nos devanciers, un bon retour à nos compatriotes pèlerins. Le Chef de l’État, avec une pensée forte et constante envers nos vaillants fils du pays civils et militaires tombés sur-le-champ d’honneur, n’a pas manqué de saluer et de remercier nos forces armées et de sécurité qui veillent constamment sur nous et sur nos biens.
LA JEUNESSE AU CŒUR DES PRIORITÉS
Ibrahim Boubacar Keita place l’épanouissement des jeunes au cœur de son quinquennat. « Vous le savez, j’ai pris l’engagement de faire de mon prochain mandat, le mandat de la jeunesse. Je sais ce que je vous dois. Je sais ce que ma génération vous doit. Je sais ce que ce pays vous doit », a insisté le Chef de l’État. Aussi, promet-il de consacrer le principal de l’effort à son épanouissement en dotant les jeunes de moyens nécessaires à sa formation, à son émancipation et à sa réussite. « Je prends l’engagement comme je l’ai déjà dit, de faire de ce mandat, un mandat de préparation des entrepreneurs, leaders et bâtisseurs du Mali de demain », a déclaré le Président de la République.
Devant la maison de Dieu mardi, jour de fête, une foule s’est formée en toute spontanéité pour souhaiter une bonne fête au Chef de l’État. Tout ému par cette marque d’estime désintéressée, IBK accompagné de son Premier ministre et du Président de l’Assemblée a marché vers eux pour vivre intensément la communion. Ces compatriotes lambda l’ont ovationné pour ainsi encourager le dirigeant dans sa lourde tâche renouvelée par eux jusqu’en 2023.
Le président de la République sera investi le 04 septembre lors d’une séance solennelle de la Cour constitutionnelle. La haute juridiction l’enverra dès lors à l’accomplissement des grands chantiers pour l’honneur et la dignité du Mali.
A. CISSÉ
Info-matin