Le gouvernement malien et les partenaires techniques et financiers se sont réunis hier au CICB pour faire le point de la sécurité alimentaire dans notre pays surtout en cette période marquée par des difficultés alimentaires dues à la mauvaise pluviométrie et la faible répartition de la richesse. Il s’agissait également de parler de la mise en œuvre des recommandations de la dernière session
Au total, 160 communes sont actuellement classées comme traversant des difficultés alimentaires et économiques selon le système d’alerte précoce. En effet, la campagne agricole 2013- 2014 a enregistré une baisse de la production par rapport à la campagne 2012- 2013 dans un certain nombre de commune due à une insuffisance et une mauvaise répartition de la pluviométrie.
Le système d’alerte précoce au terme de l’évaluation de la situation alimentaire, estime que les communes situées sur le plateau dogon, les communes de Léré, Dianké (région de Tombouctou) et celles de Gounzourèye et Sony Ali ber, risquent de connaitre des difficultés plus ou moins importantes suite à la baisse notoire de leurs productions agropastorales. Dans les régions de Kayes, Ségou Bamako et les communes environnantes, certains ménages seront éprouvés par les pertes de matériels, d’habitats et de bétails suite aux inondations qu’ils ont connues durant la saison pluvieuse. Selon la représentante de la FAO, Fatima Seid, il est nécessaire de faire un audit approfondi de ce dispositif pour qu’il réponde à son mandat d’assurer efficacement la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations du Mali, selon les règles de la bonne gouvernance et de la transparence.
Les PTF s’inscrivent dans l’esprit de cette réforme du dispositif national de sécurité alimentaire et accordent une grande importance à la mise en œuvre de ces recommandations. Par conséquent, ils estiment qu’il est urgent de mettre en œuvre des actions qui renforcent durablement la résilience des populations face aux crises sécuritaires et climatiques.
Par ailleurs, la représentante des PTF, a fait le point sur les recommandations de la 10e session du conseil national de sécurité alimentaire dans lesquelles, il ressort que dans le cadre de la mise en œuvre du plan national de réponse 2013- 2014, le gouvernement n’a mobilisé que 33% de sa participation. A cet effet, dira t- elle, « un important effort reste donc à faire sur ce plan de la part de l’Etat «
Selon le premier ministre Oumar Tatam Ly, » quand l’insécurité alimentaire persiste dans un pays, c’est que les couches vulnérables vont en souffrir « . Il estime à cet effet que 4,6 millions de personnes ont vu leur situation alimentaire affectée en 2012 par la crise multiforme et le déplacement massif des populations à l’intérieur et à l’extérieur du pays en raison de l’occupation des régions du Nord.
En 2013, 1,5 million de personnes ont eu besoin d’assistance alimentaire, nutritionnelle et humanitaire. En 2014, encore 800 000 personnes environ seront assistées. A l’en croire, la reconstitution du stock national de sécurité (SNS) est en cours pour 31 000 tonnes de mil et sorgho. De même celle du fonds de sécurité alimentaire pour 5,5 milliards en vue de garantir le financement idoine des actions de sécurité alimentaire et nutritionnelle de 2014.
Retenez qu’à l’issue de l’évaluation provisoire de la campagne agricole 2013-2014, le plan national de réponse aux difficultés alimentaires et nutritionnelles a mis à jour la nécessité d’apporter immédiatement une assistance d’urgence à 75.490 personnes et d’effectuer pendant la période de soudure à venir des distributions alimentaires gratuites en faveur de 736.746 personnes. En outre, le marché céréalier offre actuellement aux consommateurs surtout urbains une stabilité relative des prix, notamment le marché du riz.
Fatoumata Thiam KONE