Du 2 au 3 décembre 2017, la cité des Balazans, la 4ème région administrative du Mali (Ségou), a abrité la conférence nationale extraordinaire du Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ-Mali). Des jeunes de toutes les localités de notre pays se sont retrouvés pour parler d’entente, d’unité et de réconciliation afin de trouver un dénouement à la crise que traverse leur association faîtière depuis la démission surprise de son président. C’était dans la salle de réunion du Gouvernorat de Ségou.
La cérémonie d’ouverture s’est tenue sous la présidence du chef de cabinet du ministère de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, M. Cheick Oumar Coulibaly, qui représentait son ministre à l’ouverture des travaux. Il était accompagné du président par intérim du CNJ-Mali, Souleymane Satigui Sidibé, du facilitateur M. Alkeïdi Touré, de l’ancien président du CNJ-Mali, Abdoulaye Touré, et du 1eradjoint au maire de la commune urbaine de Ségou, Boubacar Sow.
À l’entame de ses propos, le 1er adjoint au maire de la commune urbaine de Ségou, M. Sow, a souhaité que cette rencontre soit une conférence d’apaisement, d’unité, de cohésion sociale et d’entente. Après lui, Souleymane Satigui Sidibé, président par intérim du CNJ-Mali, a signalé que la question principale que se posent les jeunes, suite à toutes ces crises de leur association faîtière, est de savoir si l’avenir de la jeunesse peut être encore source d’espérance. Selon M. Sidibé, la réponse à cette question légitime réside dans une cinglante riposte contre la fatalité. Avant d’estimer que les anciens ont légué une faîtière dont les poutres sont suffisamment enracinées pour ne pas résister aux effets d’une simple démission.
Selon lui, le Conseil national de la jeunesse est le fruit de beaucoup d’efforts, d’engagements, d’abnégations, de sacrifices de la part des aînés. Et d’ajouter que l’épanouissement des jeunes dépend d’une multitude d’actions et d’initiatives qui se trouvent disperser dans de nombreux départements et services de l’Etat. C’est pourquoi, il a tenu à rappeler que le rôle des jeunes leaders du CNJ-Mali sera de mobiliser, dans l’union, toutes les initiatives de jeunes et de leur conférer une cohérence et une efficacité indispensable pour l’émergence d’une jeunesse active, citoyenne, consciencieuse des enjeux et connectée à la marche du monde d’aujourd’hui.
«C’est cette conviction qui justifie cette conférence extraordinaire de Ségou pour resserrer les rangs afin de ne pas rater le tournant intergénérationnel», a affirmé Souleymane Satigui Sidibé. «Je dirais même qu’elle ne s’impose pas. L’unité n’est que la conséquence d’un état d’esprit, d’une volonté de vivre ensemble, de la certitude qu’auront tous les membres de notre famille qu’ils seront considérés dans leur personne comme dans leurs convictions. Le moment est venu de faire le deuil des divergences pour tourner enfin les regards vers l’avenir. J’invite les jeunes à saisir à bras le corps tout espoir d’entente, aussi mince soit-il, pour le faire grandir chaque jour et le transformer résolument en espérance de lendemains meilleurs», a-t-il ajouté.
Il a également invité ses camarades à bien éplucher tous les points inscrits à l’ordre du jour de cette conférence nationale extraordinaire, pour donner de nouvelles orientations qui permettent à ce instrument des jeunes de produire les effets escomptés, tant pour le présent que le futur.
Quant à M. Alkeïdi Touré, il a précisé que cette rencontre vise à faire en sorte que les efforts de longue lutte pour l’enfantement du Conseil national de la jeunesse du Mali n’aillent pas à vau-l’eau. «Les cadets doivent devenir, souhaite-t-il, des ambassadeurs de la transformation de la jeunesse, à porter à travers le monde, le message d’une jeunesse plus forte, plus unie, plus ouverte». Le représentant du ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Cheick Oumar Coulibaly, s’est réjoui des appels à l’union. Il a, à son tour, invité la jeunesse du Mali à une union sacrée afin de faire face aux défis auxquels notre pays est confronté.
Le deuxième jour des assises a été marqué par la présence du ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Amadou Koïta. Suivra ensuite la lecture des résolutions et des recommandations de la Conférence nationale extraordinaire du CNJ-Mali.
Pour le tout nouveau président du CNJ-Mali, Souleymane Satigui Sidibé, il est important que les jeunes sachent que le Mali est au-dessus de tout, «car, dit-il, ce qui nous lie tous, c’est le Mali… Donc, nous devons tous penser au Mali». Il a exhorté tous à tout faire pour prôner l’unité tant recherchée par le Cnj. Aux manettes duquel il restera jusqu’au sixième congrès prévu dans 3 ans.
Pour sa part, le ministre Koïta s’est dit rassuré de l’accompagnement du CNJ dans ses missions avant de déclarer clos les travaux de la conférence extraordinaire de Ségou. Rappelons qu’auparavant, une minute de silence avait été observée par les participants en mémoire à ceux qui sont tombés pour le Mali. À signaler, par ailleurs, cette conférence nationale extraordinaire a décidé d’attribuer la présidence d’honneur du CNJ à l’honorable Oumar Traoré dit Gaucher, l’un des députés élus à Tombouctou.
Ousmane DIAKITE
Envoyé spécial à Ségou
Le Reporter