Plusieurs responsables d’associations et mouvements de jeunes du pays ont animé, hier, une conférence de presse à la Maison de jeunes de Bamako pour demander le report du congrès du Conseil national de jeunes du Mali (CNJ-Mali) prévu, en principe aujourd’hui et demain à Kayes, pour au moins de deux semaines.

En colère contre la forme du renouvellement du CNJ-Mali, Ousmane DIALLO, représentant des fédérations de jeunes; Safouné TOGO, candidat; Ibrahim MAIGA, Secrétaire général du comité exécutif du CNJ-Mali; Mohamed SOGODOGO, candidat de la JCI-Sikasso ont animé la conférence de presse.

Ils expliquent que l’objectif de la rencontre est de prendre en témoin l’opinion nationale et internationale sur des irrégularités en cours pour favoriser l’élection d’un candidat qu’ils ne citent pas nommément.

La conférence vise également, selon ses initiateurs, d’alerter les autorités sur les conséquences de la situation déjà informées.

Et pour partir sur de nouvelles bases et corriger des insuffisances constatées, ces jeunes demandent le report du congrès à au moins deux semaines plus tard.

En demandant ce report, ces jeunes accusent la commission nationale qui a été mise en place après le forum de Ségou de violation des textes et règlements de leur regroupement mère. En effet, à quelques heures de la tenue de congrès, ils déclarent n’avoir pas reçu de convocation, ni mandat leur autorisant d’y prendre part.

Pourtant, ils soutiennent que les textes et règlements sont clairs, en la matière rappelant les dispositions de l’article 16 qui exige la convocation des membres de droit au congrès avant au moins 1 mois.

Pour ces jeunes, à part la région de Tombouctou, aucune autre localité n’a eu sa convocation en bonne forme.

Selon le Secrétaire général du comité exécutif du CNJ-Mali, c’est à la télévision nationale qu’il a été informé de la tenue du congrès à Kayes.

En plus de cette irrégularité, il a déploré la manière dont certains bureaux à la base ont été mis en place.

«Dans la plupart des structures de base, la commission a procédé à la reconduction des instances en fin de mandat pour que seulement le congrès puisse se tenir. Cela n’est pas à l’avantage de la jeunesse exclue dans ce schéma», a souligné M. MAIGA.

À sa suite, le candidat Safouné TOGO ajoute« On a des inquiétudes, on estime que tout est en train d’être orchestré en faveur d’un candidat. Aujourd’hui, la région de Kayes qui doit abriter le congrès n’est même pas prête. Sur le plan organisationnel, rien n’a été fait, selon les informations que nous avons reçues. Pire encore, la région Kayes n’a pas encore de délégués pour prendre part au congrès parce que le renouvellement des instances locales de ladite région n’a pas été fait».

Dans tous les cas, le représentant des fédérations de jeunes, Ousmane DIALLO, lui, s’interroge sur quelle base, ils vont à ce congrès.

« Pour être autorisé, il faut être officiellement invité et même pour avoir des ordres de mission», a précisé M. DIALLO.

Le candidat de la JCI-Sikasso au congrès pense que la commission doit reconnaitre ses limites et décide de le reporter pour quelques semaines.

Pour lui, il n’est pas question de participer à cette élection dans cette situation qui présage déjà une mascarade électorale et qu’il faut être dans le secret de Dieu pour connaître ce qui est en train de se préparer.

«On ne veut pas boycotter l’assise, mais nous voulons juste que les choses se passent dans les conditions fixées par les textes et règlements prévus par le CNJ-Mali pour aller à un congrès apaisé, consensuel et dans la sécurité. Nous ne sommes pas des perturbateurs. C’est pourquoi nous voulons un report pour corriger les lacunes», a indiqué le candidat Mohamed SOGODOGO.

Il poursuit en ajoutant que le bureau au sorti de ce processus ne sera pas consensuel à fortiori représentatif de la jeunesse malienne.

Le président de Forum de Ségou, Baba MARIKO, lui a regretté la tournure que ce congrès est en train de prendre. Il a rappelé que le forum de Ségou a été tenu pour éviter des erreurs et la division au sein du conseil qui malheureusement, pour lui, est en train de produire l’effet contraire à travers l’organisation de ce congrès dans cette condition.

Par Sikou BAH

Source: Info-Matin