On est atterré lorsque l’on visionne les images rendues publiques par le site internet de l’hebdomadaire Jeune Afrique le 13 février 2015 : tranquillement installé dans le bureau d’un avocat parisien, dont le nom n’est pas divulgué, le Général Jean-Marie Michel Mokoko y détaille les conditions d’un coup d’Etat qu’il s’apprête à réaliser avec l’aide d’hommes de main se revendiquant des services français.
La teneur du dialogue est sans équivoque, confondante de candeur et d’une tonalité étonnamment confiante et complice : le Général s’y livre sans ambages, explique comment le Président Lissouba lui demandait de réprimer dans le sang les manifestations brazzavilloises, détaille quelles sont les personnalités à neutraliser en priorité lors du coup d’Etat, précise la manière dont elles sont protégées…
Et clou de la réunion, le Général répète à plusieurs reprises sous la conduite de ses complices qui prétendent « l’entraîner », en face de la caméra, son discours de prise du pouvoir, dans lequel il justifie le recours à la force.
Une performance étonnante pour celui qui se présente aujourd’hui comme un candidat « exemplaire », auréolé de ses récentes fonctions d’envoyé spécial de la Présidente de l’Union africaine en Centrafrique, dans lesquelles il a le beau rôle d’un « soldat de la paix ».
Quel est le vrai visage du Général Mokoko ? Homme de légalisme et de droiture, ainsi que certains médias internationaux se plaisent à le présenter ? Ou bien apprenti putschiste, manoeuvré par des services étrangers ? Il y a lieu de s’interroger…
Source: afrik