Depuis plus d’un mois, le maire de la commune I du district de Bamako dort à la prison centrale de Oulessebougou. Selon nos recoupements, ses propres signatures, dans le conflit foncier sur une parcelle à Djélibougou qui oppose Mme Simpara Saran Traoré dit Saran Gossi Saran à l’opérateur économique Zoumana Traoré dit San Zou, ont conduit à son arrestation, suite à une plainte de San Zou qui n’a surtout pas apprécié la décision de l’édile communal de revenir sur l’autorisation de construire qu’il lui avait délivrée.
Dans notre dernière parution, nous avions révélé que le bras de fer entre Saran Gossi Saran et San Zou à propos du litige foncier qui les oppose à Djelibougou a connu une évolution avec les rapports des enquêteurs du tribunal administratif, lequel est favorable à Mme Simpara Saran Traoré, tout comme deux autres rapports publiés récemment. Dans ledit document, il ressort noir sur blanc que le titre foncier N° 12640 dont Zoumana Traoré dit San Zou s’est prévalu pour construire sur le terrain litigieux un étage de deux niveaux, ne se trouve nullement à l’endroit indiqué. Par contre, ce rapport a établi l’emplacement de la parcelle N°4/B de Saran Gossi Saran sur le site en question. Cependant, il nous revient que le maire de la commune I, Oumarou Togo, a fait les frais du bras entre ces deux opérateurs économiques car, selon plusieurs sources concordantes, l’édile communal serait victime de ces contradictions dans le traitement de ce dossier. Pour preuve, en 2017, dans l’optique d’établir son titre définitif, Mme Simpara avait saisi les services des Domaines de Bamako qui, en retour, se sont tournés vers la marie de la commune I pour voir clair dans l’authenticité du document et de la parcelle. La mairie, à travers son premier adjoint de l’époque, Oumarou Togo (actuel maire), dans sa réponse adressée aux Domaines, en juillet 2017, a été sans équivoque : “Suite à votre lettre en référence par laquelle vous sollicitez l’avis de la mairie sur la demande de titre foncier définitif formulée par Mme Simpara Saran Traoré sur la parcelle N° 4/B sise à Djélibougou, emprise des rails, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que la mairie n’a pas d’objection”. Or, il se trouve que c’est le même Oumarou Togo qui a délivré l’autorisation de construire sur la même parcelle à San Zou, avec une plaque indicative portant mention Mairie du district de Bamako, DRU, autorisation de construire Visa N° 3566 PC du 08/09/2021. Des enquêtes menées par des services spécialisés ont confirmé cette thèse.
Confondu dans ses décisions contradictoires sur l’octroi de cette autorisation, le maire, selon les mêmes sources, aurait été trainé devant les juridictions compétentes par San Zou et se trouve de nos jours dans la prison de Ouelessebougou.
Approchés par nos soins, relativement à leur quelconque responsabilité dans cette affaire d’incarcération du maire, des proches collaborateurs de Saran Gossi ont été formels : “Jamais, Saran n’a entrepris une seule action contre le maire de la commune I pouvant le conduire en prison. D’ailleurs, elle a appris la nouvelle comme toutes les populations de la commune”, a précisé notre interlocuteur. Affaire à suivre !
Kassoum THERA
Source: Aujourd’hui-Mali