Le train présidentiel mis en route par IBK pour l’entente nationale a démarré avec des places vides. Le satisfecit des organisateurs se trouve dans le fait que chemin faisant, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et l’opposition politique ont rejoint les travaux.
La grande absence, du moins l’absence la plus inattendue a été observée du côté de la diaspora. Contre toute attente, c’est le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) qui a fait briller la voix de nos expatriés. Le président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME) s’est contenté de se faire représenter. Au point que c’est Mohamed Cherif Haidara, président du CSDM qui prenait le micro et courait entre les commissions pour faire inscrire les préoccupations de la diaspora. Cherif Haidara et Habib Sylla sont tous deux des hommes d’affaires basés hors du Mali. Pour qui connait l’importance des Maliens de l’extérieur, il était tout de même difficile d’imaginer que ses leaders de premier plan puissent manquer à un rendez-vous de la taille de la conférence d’entente nationale. Mais Habib Sylla n’y était pas. L’homme est passé maître dans l’art d’invectiver les autres associations de la diaspora dont certaines sont aujourd’hui pourtant plus mobilisatrices que lui et le HCME devenu sa propriété privée. En réalité, l’homme n’épargne personne. En coulisses, même ses amis du gouvernement n’y échappent pas. Dans ses cercles discrets, il n’hésite pas à indexer des autorités « corrompues » qui laissent émerger d’autres structures dédiées à la diaspora. Il faut dire que ce sont les autorités elles-mêmes, à travers le Ministre des Maliens de l’extérieur qui ont prêté le flanc en prenant partie dans un premier temps en faveur de Habib. L’on se rappelle encore cette formule choc qui traitait d’imposteurs tous ceux qui, en dehors de Habib, venaient à parler au nom de la diaspora. Les ardeurs semblent s’être ramollies et les faits et gestes de « l’homme fort » du Gabon sont de plus en plus scrutés par ses partenaires au plus haut sommet de l’état. En plus des remontrances qui leur sont adressées dans les conversations privées, l’absence à la conférence d’entente nationale se présente comme un acte supplémentaire qui invite à une sérieuse réflexion sur le partenariat Habib-gouvernement. Au sein de la diaspora aussi, l’absence du président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur n’a pas seulement surpris. Elle a choqué plus d’un membre du HCME car ces derniers voyaient en cet évènement, une occasion historique de se faire entendre. Certains ne se sont même pas privés de féliciter Cherif M. Haidara, président du CSDM dont ils ont salué la présence effective et la pugnacité dans les débats de plénières et de coulisses. Une chose est sûre, au moment où l’homme du Gabon a convoqué un conseil d’administration pour les 1es 14 et 15 avril prochains, il devra réparer une image déjà écornée auprès des siens et convaincre de la solidité de son amitié avec le pouvoir.
Correspondance particulière
Source: Le Pays