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Compaoré met en garde la France et les Usa

Rien ne semble ébranler Blaise Compaoré dans sa détermination à briguer un troisième mandat auquel il n’a pourtant pas droit. Ni la France, la puissance coloniale, ni les Usa, la première puissance mondiale, ne semblent le dissuader de concrétiser son projet.

blaise compaore president burkinafasso

Les événements se précipitent au Burkina Faso depuis le mardi dernier 21 octobre, le jour où s’est tenu un conseil extraordinaire des ministres, avec un seul point à l’ordre du jour: adoption d’un projet de loi portant révision de la Constitution. Quelques heures après avoir reçu le texte, la représentation nationale, où le Cdp, le parti présidentiel occupe la majorité des sièges, a aussitôt fixé la date du 30 octobre prochain pour le soumettre au vote.

Au même moment, une autre bataille, celle des ralliements, s’enclenche. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (Cdp), fort de ses 70 députés et des 10 de son allié de la Convention des Forces républicaine (Cfr), reçoit un soutien inattendu de son ex-allié, l’Alliance pour la Démocratie et la Fédération/Rassemblement démocratique africain, Adf/Rda. Cette formation qui a pourtant rompu ses amarres avec le parti présidentiel il y a à peine quatre mois, est subitement revenu reverser ses 18 élus dans les rangs de la majorité présidentielle. Avec un potentiel de 98 députés, l’affaire est pliée pour Blaise Compaoré qui n’avait besoin que de 96 voix, pour obtenir la majorité qualifiée qui lui permettait de changer la Constitution, sans recourir au référendum.

Toutes ces manœuvres du président burkinabé n’ont pas échappé à son homologue français, François Hollande, qui lui avait adressé depuis le 7 octobre dernier, un courrier dont le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a révélé l’existence le jeudi 23 octobre. «La France réitère son attachement au respect des principes définis par l’Union africaine sur les changements constitutionnels visant à permettre aux dirigeants de se maintenir au pouvoir». Avant le président français, c’est John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, qui avait averti les dirigeants africains présents en août 2014 à Washington, au sommet Etats-Unis/Afrique, que son pays «presserait» les dirigeants africains de «ne pas modifier les constitutions pour leurs bénéfice personnel ou politique». Le secrétaire d’État américain leur avait rappelé à cette occasion, ce que le chef de l’exécutif américain, Barack Obama, avait dit à ses pairs du continent noir lors de son voyage au Ghana les 10 et 11 juillet 2009, à savoir que l’Afrique a plutôt  besoin d’institutions fortes que d’hommes forts.

Samedi dernier, dans une interview accordée à la radio anglaise BBC, le président burkinabé a mis à leur place ses homologues français et américain. «Vous ne voyez pas le Burkina se mêler de comment on organise la vie politique en France ou aux Etats-Unis. Ce que nous souhaitons, c’est d’avoir cette liberté d’organiser notre vie politique, de construire, par nos valeurs et nos choix, la démocratie et la vie républicaine». Blaise Compaoré ne s’est pas arrêté là, il s’est même montré critique envers ceux qu’il considère comme des donneurs de leçon: «On nous dit qu’il faut éviter la Françafrique, ceci ou cela. Mais, on est prompt à nous dire: ceci n’est pas bien pour vous, comme si nous n’avions pas un peuple mature qui sait choisir ses dirigeants et les options pour son avenir». Compaoré va-t-il, à son tour, s’engager dans cette logique suicidaire de défiance des puissants de ce monde, comme l’a fait l’ancien président, Laurent Gbagbo, lors de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire? Le natif de Ziniaré, qui figure au palmarès des dirigeants africains qui ont le plus duré au pouvoir, est avant tout un habile manœuvrier qui sait souffler le chaud et le froid dans ses relations avec ses partenaires.

 

source linfodrome.com

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