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Compagnie : Sonef-Transport ou le corbillard entre les villes

A la différence d’un corbillard ordinaire, Sonef-Transport est payant et un voyage en sa compagnie, l’on se croirait en enfer. Elle continue de perdre sa clientèle, à cause de la publicité mensongère qui la caractérise  depuis un certain temps.

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 Dans un passé récent, l’on se glorifiait de la présence de cette compagnie sur notre territoire même s’il lui était collé l’étiquette de compagnie faisant la promotion de la rébellion. Une accusation qui n’a d’ailleurs pas été démentie par la société qui, à chaque fois, se fait surprendre par des autorités. Ce qui avait poussé le patron à s’éclipser un moment à cause des armements retrouvés dans un de ses cars. C’était devenu fréquent, ce sont des armes qui sont pris dans le véhicule ou c’est des personnes suspectes qui sont pris à son bord.

Pour revenir à la mauvaise conduite des agents de la société, la semaine dernière pour être précis, le vendredi 13 octobre 2017, un des cars de la compagnie qui a quitté Kayes pour Bamako a en montré de toutes les couleurs aux clients. Première anomalie, à en croire ce passager à bord du car, quand un passager paye son billet, le client a droit à la gratuité de certains bagages et ce sont des personnes qui doivent charger les bagages. A la Sonef, l’on exige aux voyageurs de payer obligatoirement les chargeurs à défaut de voir ses bagages non embarqués.

Publicité mensongère ?

Beaucoup d’entreprises font cette publicité mensongère, mais le cas Sonef semble exagéré. Dans sa campagne de publicité, elle a toujours fait savoir qu’elle dispose de cars climatisés. Faux, signale ce voyageur qui témoigne que la plupart des cars ne le sont pas. Ce n’est pas tout, la nourriture est supposée être servie pendant les trajets, mais ce n’est pas le cas. Malgré tout, elle reste l’une des compagnies les plus chères sur les lignes du Mali même sur les régions du Nord où certaines compagnies ont baissé leur tarif à cause de la crise.

Par exemple, le prix du billet Bamako-Gao est à 22 000 tandis que certaines compagnies ont décidé de réduire leur coût depuis la crise à 15 000 F CFA. Toujours sur le même tronçon, il suffit juste d’avoir deux bagages pour être facturé. Pis, un habitué sur la ligne Dakar-Bamako témoigne : “Moi j’ai fait le tronçon Dakar-Bamako. Mais je vous dis, j’ai été obligé d’abandonner le bus à la frontière pour me chercher un autre moyen. Les passagers entassés comme des sardines dans des soi-disant sièges tellement rapprochées que les genoux sont endoloris à cause du frottement contre le dossier du siège devant. Comme si cela ne suffisait pas, le chauffeur et convoyeur, tous bruns, avaient transformé la cabine en une auberge où ils fricotaient avec des filles pendant que les gens souffraient énormément. J’avais donc l’impression que j’étais dans un corbillard payant”.

Un Etat dans un Etat

A la direction générale de Sonef, c’est le règne de l’amateurisme. Aucun plan de carrière pour les travailleurs de cette entreprise si l’on n’est pas un proche de la famille au point que beaucoup, frustrés, se voient débarquer de gré ou de force. Les travailleurs sont victimes d’un traitement digne de l’époque esclavagiste. Certains meurent dans une situation inadmissible. C’est le cas de ce chauffeur qui a trouvé la mort sur la route de Kayes. Parti pour ramener les nouveaux véhicules de la compagnie de Dakar, il s’est vu percuter par un véhicule et trouva la mort.

A la compagnie, les autres chauffeurs refusent d’en parler de peur de se retrouver sans travail. S’y ajouterait le refus des responsables de l’installation d’un comité syndicat au sein de la société même si le code du travail l’autorise quand le nombre de travailleurs atteint un certain niveau. Or, la société dispose aujourd’hui de plus de 400 bus. Malgré ce nombre, la société ne dispose d’aucun centre où les travailleurs peuvent être pris en charge. Ne demandez surtout pas combien de travailleurs bénéficient d’une assurance santé…

Une autre affaire qui risque de péter à la gueule des responsables de la société, c’est la gestion des fiscalités de la société. En effet, de source digne de foi, on apprend que les hommes de Nema Ould Amar, le grand patron de la société ne seraient pas en règle vis-à-vis du fisc. Pis, les dédouanements des cars ne se feraient pas dans les règles de l’art. Aussi, du coté des impôts, ça grogne  de l’ancien siège à Gao de l’actuel à Ségou, beaucoup de non-dits. Quels sont les rapports actuels de la société avec le fisc ? Pourquoi les victimes de Sonef sont mal  prises en charge par les responsables de la société ? Voilà entre autres questions que nous tenterons de donner des éléments de réponses dans nos prochaines éditions.

Abdourahmane Doucouré

 

Source: La Sirène

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