J’ai appris avec étonnement le 28 juillet dernier l’ouverture d’une information judiciaire assortie d’un mandat d’arrêt international contre ma modeste personne, par une institution judiciaire de mon pays, le Mali.
Le Communiqué du Procureur Général près de la Cour Suprême vise également 3 autres personnes, dont 2 anciens ministres, et concerne un contrat avec un fournisseur pour l’équipement de notre armée, conclu entre le ministère de la Défense, autorité contractante et une entreprise sud-africaine, Paramount Ltd en octobre 2015.
J’ai eu l’honneur d’être Ministre de l’Économie et des Finances de mon pays du 11 janvier 2015 au 16 janvier 2016 et je veux préciser ici quelques points très simples, utiles à la compréhension du dossier.
- Le Ministre chargé des finances est responsable de la centralisation des opérations budgétaires conformément aux lois des finances. Il est uniquement à l’initiation et au fait des marchés de son propre ministère. Ce qui n’est pas le cas ici.
- Le Ministre chargé des finances, avec l’assistance des conseillers et les structures de son département vérifie la conformité des contrats et décaissements prévus qui lui sont soumis par les autres départements ministériels, dont les ministres respectifs sont les principaux ordonnateurs suivant la loi. Dans ce cas précis, une fois que ce marché avec Paramount Ltd a été soumis par le Ministère de la défense et des Anciens Combattants, il a fait l’objet de plusieurs vérifications préalables par les services techniques dédiés et j’en ai personnellement demandé la modification sur trois points techniques afin de mieux préserver le intérêts de l’Etat du Mali. Ainsi, mon rôle purement administratif et prescrit par les textes en vigueur au Mali s’est arrêté là, fin décembre 2015. Et je ne découvre que présentement, l’évolution que le dossier a connu courant 2016 à 2020.
Bien entendu, toutes ces affirmations sont documentées, tracées et facilement vérifiables.
Je souhaite ajouter 3 autres éléments, toujours pour une compréhension objective du sujet.
- Lors de mon dernier séjour au Mali, venu enterrer ma défunte mère en mars 2022, je me suis spontanément rendu auprès de certaines autorités, afin de leur notifier ma disponibilité pour des éclaircissements sur tout dossier sur lequel je disposais d’informations et/ou qui ont pu relever de mes attributions de l’époque.
- Je travaille depuis 2013 dans un grand Groupe bancaire international et celui-ci me conserve sa confiance au vu du principe consacré de la présomption d’innocence, sachant bien que la réputation dans le métier de banquier est le premier « capital confiance » de celui qui y travaille.
- Je suis le fils d’un regretté militaire mort en service et le respect de ma patrie est une valeur cardinale avec laquelle je ne transige pas.
J’ai décidé de confier la défense de mes intérêts à mes Conseils et malgré les désagréments que me pose cette procédure, je garde foi en DIEU, et je poursuis sereinement le travail qui est aujourd’hui le mien.
Mamadou Igor Diarra
Ancien Ministre