Pour dilapidation du patrimoine domanial de leur commune par l’autorité municipale en exercice, la population de la commune V essentiellement composée de jeunes et de commerçants s’est emparée comme toujours de la rue qui abrite la mairie de ladite commune ce mercredi 15 mai 2019. C’était pour dénoncer les ventes illicites des espaces publics de la commune, voire demander le départ de M. Ouattara de la mairie.
Pour la quatrième fois , la jeunesse de la commune V du district inonde la rue du centre principal d’état civil pour dénoncer « la vente » par le maire Amadou Ouattara de certains espaces publics comme le terrain de foot du quartier de Baco Djicoroni, un des plus grands de la commune, une partie du cimetière de Sabalibougou et une partie de l’espace public universitaire de Badalabougou, etc. Cette fois-ci, les manifestants ne vont pas avec le dos de la cuillère, car au-delà de leur frustration, ils demandent le départ même du maire Amadou Ouattara de la mairie. Ils disent qu’ils n’assisteront pas à la mauvaise politique de construction des marchés comme celui du premier marché de Bacodjicoroni où les places des pauvres vieilles commerçantes qui ne cherchaient que le quotidien ont été dérobées pour être ensuite vendues aux grands opérateurs économiques en échange de rien. Pis, des lieux qui ne sont hélas devenus après que du refuge des délinquants ou le lieu de promenade des bétails. C’est pourquoi les commerçants des seize autres marchés de la commune V accompagnés par la jeunesse disent non à cette mauvaise politique de développement de la mairie. Pour donc préserver les intérêts de la commune V contre tout outrage, un collectif s’est organisé par l’ensemble des forces vives de la société civile de la commune V appelé ‘’CDI CV’’ qui se donne pour mission principale de protéger le patrimoine légué par leurs aïeux. Pour cela, monsieur El hadj Niangaly, comptable et leader de la jeunesse, rassure avoir saisi toutes les autorités compétentes, à savoir la primature, le gouvernorat, l’administration territoriale, les cellules de l’enrichissement illicite, les tribunaux, en vue de les accompagner dans cette lutte noble. M. Niangaly demandera de saisir les autorités compétentes parallèlement aux sit-in. À ses dires, c’est cela la bonne manière de montrer que la jeunesse de la commune V ne veut pas de violences ou des casses, mais tout simplement le bien pour la commune V. Par ailleurs, M. El hadj Niangaly trouve que c’est de l’ironie, l’intervention de ceux qui ont essayé de saboter leurs actions en organisant des contre-manifestations soi-disant pour soutenir le maire Ouattara. Sur ce point, Niangaly dira qu’il ne s’agissait que de l’œuvre d’individus « insouciants ayant accepté de vendre leur âme au diable pour soutenir l’indéfendable ».
Pour finir, M. Niangaly dira que la mauvaise gestion du maire et son incapacité de piloter l’équipe de la mairie sur de bonne voie est la division actuelle qui existe entre lui et ses collaborateurs conseillers dont il a récemment retiré les pouvoirs de signature, un paradoxe, laisse-t-il entendre, dans la mesure où beaucoup de ces conseillers sont du même bord politique que lui.
Issa Djiguiba
Le Pays