Après le drame de lundi (08.11.2021) le gouverment interdit les paillotes dans le préscolaire. Mais cela ne règlera pas tout.
Le Niger est toujours sous le choc et en deuil, deux jours après la mort d’au moins 26 enfants dans le feu qui a ravagé leur école à Maradi dans le sud du pays. Les victimes sont des élèves âgés de cinq et six ans. 13 autres ont par ailleurs été blessés, dont quatre gravement. En réaction, le gouvernement a déjà décidé de l’interdiction des classes en paillotes dans le préscolaire. Mais cela ne règlera pas le problème pour les autres élèves, plus âgés. A la mi-avril, vingt enfants de 3, 4 et 5 ans, étaient morts calcinés dans l’incendie de classes similaires
Il y a en effet des milliers de ces classes très inflammables dans tout le pays. Difficile de dire combien précisément, mais certaines sources évoquent le chiffre de 35.000. Ce type d’installations a toujours existé, mais les drames se multiplient, car de plus en plus d’enfants sont scolarisés. Ainsi les risques sont démultipliés. Déjà au mois d’avril cette année vingt enfants étaient morts à Niamey dans un drame du même type.
Tenir classe en extérieur
“C’est le même scénario“, se désolent des membres de l’éducation. “Et nous avions déjà attiré l’attention du gouvernement sur ce problème“, insiste auprès de l’Agence France Presse Issoufou Arzika, le secrétaire général du Syndicat des enseignants du Niger. Pour éviter ce genre d’accidents, certains enseignants appellent à tenir les cours en extérieur, sous des arbres, plutôt que dans des paillottes. Le gouvernement a aussi promis de remplacer les paillottes par des classes en dur.
L’Unicef travaille pour sa part à des projets concrets d’écoles en matières premières diverses, disponibles directement sur place. Ce qui éviterait d’attendre des classes en dur venues de plus loin, et d’accélérer la sécurisation des écoles.
“Prendre des mesures qui s’imposent”
En attendant, il est conseillé d’éviter d’accrocher des batteries ou des matières inflammables à proximité ou directement dans les classes, de laisser de l’espace entre les paillottes pour éviter la propagation des incendies. Certaines voix appellent aussi à ce que les communautés s’investissent directement dans l’entretien des écoles.
Mais in-fine il en va de la responsabilité des autorités, de l’Etat et des autorités administratives régionales. Le gouvernement a d’ailleurs appelé ces autorités à “prendre les mesures qui s’imposent pour sécuriser les écoles“.
Source: DW