Ils étaient plus d’une vingtaine de journalistes à prendre part à la traditionnelle conférence de presse mensuelle animée par le Directeur de l’Information et des Relations Publiques des Armées (DIRPA), Colonel-major, Souleymane Dembélé. Cet officier supérieur de l’armée s’est prêté à cet exercice, le jeudi 2 novembre 2023, à Bamako, au sein de la direction qu’il dirige. Il s’est prononcé sur le processus de retrait de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali), des opérations en cours, du recrutement ouvert pour les jeunes désirant faire carrière au sein de l’armée et les divers.
La résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 30 juin 2023 a mis fin au mandat de la MINUSMA à la demande des autorités maliennes du retrait sans délai de la mission. Un retrait qui doit être organisé et en toute sécurité avant le 31 décembre 2023. Pour rappel, la première phase du désengagement de la MINUSMA a commencé le 1er juillet et s’est achevée le 20 août 2023. La deuxième phase qui a également fait l’objet d’un chronogramme convenu entre les deux parties a commencé le 1er octobre et se présentait comme suit : Douentza entre le 26 et le 29 septembre, finalement le 21 octobre 2023 ; Tessalit entre le 10 et le 12 octobre, finalement le 21 octobre ; Aguelhok entre le 10 et le 12 octobre, finalement le 23 octobre ; pour la région de Kidal entre le 05 et le 18 octobre, finalement le 31 octobre 2023. « A la date d’aujourd’hui, il reste les transferts des camps d’Ansogo, Mopti, Gao et Bamako. Tout le processus, en ce qui concerne les transferts des camps doit être bouclé d’ici le 15 décembre 2023. A la date d’aujourd’hui, la mission de l’ONU s’est retirée de 08 de ses emprises. Il est à noter que deux de ses emprises (Aguelhok et Kidal) n’ont pas été rétrocédées comme convenu aux FAMA », a commenté le directeur de la DIRPA. Le retrait de la mission onusienne du camp de Kidal a fait couler beaucoup d’encre. En réponse à l’attitude des casques bleus dans ce camp qu’ils occupaient, le colonel-major, Souleymane Dembélé a déclaré que : « On a vu que la MINUSMA, pour des questions de sécurité de son personnel, a soit rétrocédé des camps, soit abandonné des camps. Je pense que c’est des forces militaires qui sont là pour la sécurité du personnel civil. Je suis désolé d’apprendre que depuis 9 à 10 ans que cette force onusienne multinationale est dans notre pays puisse poser cette question de sécurité de son personnel. Qu’en est-il de la sécurité et de la sécurisation des populations maliennes et de leurs biens ? Des missions qui leur ont été confiées par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Je vous laisse réfléchir sur cette posture d’une force internationale qui était supposée être au Mali pour assurer la sécurité des personnes et des biens et que cette force prétend sur des questions de menace et d’insécurité pour son personnel annonce son retrait comme ça »
Dans le cadre des opérations d’opportunités, le directeur de la Dirpa a confirmé que des actions aéroterrestres ont été menées dans les secteurs de Mopti et de Boni pour intercepter puis détruire des pick-up et des motos terroristes. A en croire le colonel-major Souleymane Dembélé, plusieurs terroristes ont été neutralisés, des armes et des moyens de communication ont été également saisi. En zone centre, l’officier supérieur qui commande la Dirpa a fait savoir que les FAMA s’inscrivent parfaitement dans les opérations spéciales pour permettre au monde paysan de procéder à la récolte. « Les FAMA sont en train de conduire petit à petit, mais assurément leur mission régalienne de sauvegarde de l’intégrité du territoire national, mais aussi de la sécurisation des personnes et des biens. Il n’ y a rien d’extraordinaire, c’est la dynamique qui a été impulsée par le commandement depuis 2022. Nous sommes dans cette dynamique de sécurisation et d’occupation rationnelle du territoire national », a expliqué le patron de la DIRPA.
Le colonel-major, Souleymane Dembélé s’est prononcé sur le recrutement ouvert pour les jeunes afin d’intégrer l’armée. « Il ne faut pas que les gens tergiversent autour de ce recrutement. C’est un processus qui a été enclenché depuis un certain temps en vue d’augmenter l’effectif des forces armées maliennes. Cela n’a rien à voir avec la situation qui prévaut actuellement. Avec ce processus de recrutement, vous avez vu ce lien que les forces armées maliennes ont eu avec le peuple malien. Ce recrutement ne fait que renforcer cette dynamique de lien sacré. Il y a deux ans ce n’était pas le cas », a-t-il conclu.
Sidiki Dembélé
Le Républicain