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Colonel-major Ismaël Wagué, ministre de la réconciliation nationale : « notre décision, au sujet de farabougou, sera conforme aux aspirations de notre peuple »

Depuis qu’il a été mis fin à ses fonctions de porte-parole des putschistes du 18 août 2020, qui ont poussé IBK à la démission, il est devenu aphone. Il ne s’exprime ni dans les médias publics, ni dans la presse privée… de presse. Motus et bouche cousue.
Dans cette interview exclusive qu’il nous a accordée, vendredi dernier, en début de matinée, dans un lieu tenu secret, le ministre de la Réconciliation Nationale s’exprime sur tous les sujets d’intérêt national. Interviou imaginaire ou presque.

Mr le ministre bonjour, où sommes-nous ?

Pourquoi voulez-vous le savoir ?

Parce que vous m’avez amené ici, les yeux bandés. C’est juste pour savoir, parce qu’avec vous, les militaires, on ne sait jamais.

Les militaires, ce ne sont pas des humains, comme vous ?

Bien sûr, vous êtes des humains comme nous. Mais des humains prêts à faire parler la poudre au moindre battement de paupière. C’est pourquoi, je repose ma question : où sommes-nous ?

Permettez-moi de ne pas répondre à cette question indiscrète.

Mr le ministre, l’ultimatum donné par les djihadistes, qui assiègent Farabougou depuis le 04 octobre 2020, expire le 15 avril prochain. Allez-vous obéir à leurs injonctions ?

Le Haut Conseil Islamique a eu l’idée d’envoyer une délégation à Farabougou pour discuter avec les djihadistes qui assiègent le village. A l’issue des discussions, les djihadistes réclament, entre autres choses, le départ de l’armée, le port obligatoire du Hidjab pour les femmes, et l’application de la charia dans cette localité.

Le gouvernement va-t-il obéir aux injonctions des djihadistes ?

Pour l’heure, nous n’avons pris aucune décision par rapport à ces revendications. Mais d’ici le 15 avril prochain, date de l’expiration de leur ultimatum, le gouvernement prendra sa décision. Mais cette décision sera conforme aux aspirations de notre peuple.

Des rumeurs folles, voire fofolles, vous accusent, déjà, d’avoir accepté leurs injonctions. Est-ce vrai ?

C’est de l’intox. Rien de plus. Jusqu’au moment où nous parlions, le gouvernement n’a pris aucune décision à ce sujet. Quand ce sera le cas, cette décision sera rendue publique.

Mr le ministre, comment une structure comme le Haut Conseil Islamique peut-il prendre cette initiative pour soulager les pauvres populations, alors que le gouvernement assiste, depuis le 04 octobre 2020, au calvaire des habitants de Farabougou sans lever le petit doigt ?

Qui vous a dit que le gouvernement ne fait rien ?

Parce que jusqu’au moment où nous discutions, l’armée n’a rien entrepris pour libérer les populations du joug islamiste.

Je vous rappelle déjà qu’un détachement de l’armée malienne est sur place depuis quelques mois. Et que des tonnes de vivres avaient été distribués aux populations pour les soulager, en attendant de trouver une solution définitive à cette affaire.

Les Maliens, de leur côté, s’interrogent : qu’attend l’armée pour libérer Farabougou, assiégé par une poignée de barbus ?

C’est très compliqué et trop technique pour les civils. Ce que nous craignons, depuis le début, c’est d’éviter que les populations locales soient utilisées comme chair à canon par les djihadistes. C’est ce que nous ne voulons pas, c’est ce que nous voulons éviter. Voilà pourquoi, nous réfléchissons pour trouver d’autres moyens de libérer Farabougou. Sans, forcement, recourir aux armes.

Mr le ministre, la Transition expire dans onze petits mois. Est-ce suffisant, selon vous, pour pouvoir mettre en œuvre toutes les réformes politiques et institutionnelles annoncées ?

Lorsque j’avais dit à mes conseillers que j’allais accorder un entretien au Mollah Omar du Canard déchaîné, ils m’ont donné ce conseil : faites beaucoup attention avec cet homme ; ses questions peuvent paraître anodines, mais attention ce sont des questions pièges. Mieux, il peut reformuler la même question plusieurs fois pour vous la poser. Histoire de vous piéger.

Est-ce le cas ?

Avec Le Mollah Omar, c’est encore et toujours le cas. En me demandant si les onze petits mois suffisent pour mener à bien toutes les réformes annoncées, vous vous attendez, certainement, que je vous réponde que les onze mois sont loin de suffire. C’est là, votre piège.

Selon vous, ces onze mois suffisent-ils pour mettre en œuvre toutes les réformes politiques et institutionnelles annoncées et préparer les futures élections générales ?

Le gouvernement travaille à ce que tout soit fait, conformément, au calendrier initial.

Mr le ministre, y aurait-il un remaniement ministériel dans les jours à venir ?

Allez poser la question au Premier ministre, chef du gouvernement. Moi, je ne suis que le ministre de la Réconciliation Nationale.

Propos recueillis par Le Mollah Omar /Canarddechaine.com

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