Le quartier de Djélibougou fait face à deux défis majeurs qui menacent la fonctionnalité de son collecteur principal :
L’obstruction des caniveaux et la construction anarchique des maisons le long de cette infrastructure essentielle. Ces problèmes compromettent la capacité du collecteur à jouer son rôle et aggravent les impacts sur les habitants.
Depuis plusieurs années, les caniveaux de Djélibougou sont régulièrement bloqués par des déchets domestiques et plastiques, empêchant une évacuation normale des eaux pluviales. Cela entraîne, en période de pluie, des débordements envahissant les rues, les habitations et les espaces publics. Ces eaux stagnantes posent de graves problèmes sanitaires, devenant des foyers de prolifération des moustiques et augmentant les risques de maladies comme le paludisme.
La situation est exacerbée par la construction anarchique des maisons sur les bordures du collecteur. Ces bâtiments, souvent érigés sans permis ni planification urbaine, rendent difficile l’accès au collecteur pour son entretien et aggravent les obstructions. Ces habitations perturbent également l’écoulement des eaux, créant des points de blocage qui augmentent les risques d’inondations.
Pour répondre à cette situation, le collectif de riverains a organisé ce samedi 26 avril 2025 une descente sur le terrain, accompagnée de la presse, pour évaluer les dégâts et interpeller les autorités compétentes.
Selon les habitants, en plus des déchets obstruant le collecteur, un riche propriétaire a pris en otage une grande partie de la cité Somapume en érigeant un mur détournant les eaux pluviales. Ce mur redirige les eaux vers la cité, touchant chaque année le cimetière de Sotuba.
« La construction de ce mur, surnommé ‘Mur des lamentations’, est notre principale inquiétude à l’approche de la saison des pluies », témoignent des habitants.
« Le gouvernement a pris l’initiative salutaire de prévoir des mesures pour que le collecteur, depuis la colline, rejoigne directement le fleuve Niger. Nous soutenons ces efforts et espérons que des actions concrètes seront prises avant la saison des pluies pour éviter que la rivière ne se disperse avant d’atteindre le fleuve. Les dommages sur les rives doivent également être réparés rapidement pour protéger les vies et les habitations », a déclaré Mody Berété, président du collectif des riverains de la cité Somapume.
Du côté des autorités municipales, l’engagement est également affirmé. Timoté Dacko, conseillé à la mairie de la Commune I, assure. « Les problèmes sont réels, et la mairie se doit d’assister la population. Dans notre projet sectoriel, le collecteur de Djélibougou, ainsi que les deux autres rivières traversant la Commune, figurent parmi nos priorités. Nous promettons un accompagnement sans faille », dit-il.
Enfin, les notabilités de la Commune insistent sur l’importance vitale de cette infrastructure. Si aucune solution n’est trouvée, les conséquences pourraient devenir irréversibles, compromettant la sécurité et le bien-être des habitants. Elles appellent à une mobilisation collective impliquant citoyens, autorités locales et associations pour protéger le collecteur et assurer un avenir durable à Djélibougou.
Ousmane Mahamane
Source: Mali Tribune