Les épouses des femmes militaires résidents à Nioro du Sahel ont contraint, hier jeudi 21 mars 2019, une mission du ministère de la Défense à reboucher chemin. Elle y venait pour présenter les condoléances de la hiérarchie aux familles endeuillées du drame de Dioura, survenu le dimanche dernier. Nioro, seule, a perdu 12 militaires sur les 27 morts.
Le drame de Dioura continue de susciter l’indignation, la colère. En effet, inhabituellement, hier jeudi, très tôt le matin, des centaines de femmes, épouses de militaires, ont occupé les rues de la ville. Elles étaient une centaine de personnes, selon des témoins, à prendre part à ladite manifestation.
L’objectif : selon des organisatrices, était de réclamer justice et d’empêcher la mission du ministère de la Défense et des anciens combattants à Nioro du Sahel, conduite par le Chef d’état-major de l’armée de terre, Abdrahamane Baby, en tournée dans la zone.
Portant des foulards rouges en hommage à leurs maris décédés, lors de l’attaque de Dioura de la semaine dernière, elles ont occupé pendant des heures l’axe principal d’accès à la ville.
Aussi, elles n’ont pas hésité à barricader cet axe pour empêcher les mouvements de sortie et d’entrée dans la ville. Au même moment, nous informent des témoins, certaines dames accompagnées d’autres habitants de la ville ont assiégé le camp militaire El Hadj Oumar Tall de Nioro du Sahel.
C’est dans ce climat très tendu, que l’avion transportant la mission du ministère de la Défense a atterri sur le tarmac de l’aéroport de Nioro du Sahel. Il était 11h 10, nous affirment plusieurs témoins.
« Dès l’arrivée de la mission devant le camp vers 11h30, les occupantes des lieux ont mis du feu aux pneus et chassé les visiteurs du jour. Ils ne sont pas la bienvenue. Ils vont rentrer dans le camp », nous rapportent des habitants de la ville.
Malgré les tentatives d’apaisement de la situation, les manifestantes sont fermes sur leur décision. Il n’est pas question pour elles de recevoir la mission. Pas moyen, finalement, les émissaires ont rebouché chemin. Selon plusieurs témoins, ils ont échappé belle parce que des manifestants étaient déterminés à les porter la main.
A noter que ce jour, le camp militaire de Nioro organisait une cérémonie de funérailles en hommage aux militaires tombés sur le champ d’honneur. Elle a été marquée par la présence de plusieurs militaires et des autorités religieuses de la ville de Nioro du Sahel.
Par Sikou BAH
Source: info-matin