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CMP : Fusion Adema PASJ-RPM, un cortège d’utopies

Depuis un certain temps, le paysage politique du Mali est submergé par la force mécanique de certaines langues fourchues qui font état d’un piètre projet de fusion de l’Adema PASJ et du RPM.

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Deux grands partis politiques qui soutiennent tous le président IBK et, ils sont tous d’obédience socialiste. Le 2è est né des dissidences du 1er en 1999-2000. Pourtant, le parti de l’Abeille solitaire n’a jamais eu à l’idée, quand il tirait les marionnettes de feu en 2002 et en 2007 du régime ATT, son appartenance à ce courant. En 2013, les issues des élections présidentielles ont été l’occasion pour que l’Adema affiche son soutien à IBK en vertu de leur appartenance à l’Internationale socialiste. Aujourd’hui, au Mali l’Adema et le RPM ne sont pas les seuls partis socialistes. Il y a le Parena que dirige Tiébilé Dramé de l’opposition républicaine. Ce projet n’est-il pas une utopie ?

La fin de la décennie perdue des pays du tiers-monde (1980-1990) a été marquée par la désagrégation du bloc oriental tenu par l’ex-URSS et ses satellites. Cette décennie a connu la tenue des assises de La Baule (juin 90) dont les vertus unificatrices ont été célébrées sur le continent africain avec comme corollaire Etat de droit, libertés d’expression, multipartisme et pluralisme démocratique. Notre pays à l’instar de bien de pays de l’Afrique au sud du Sahara a connu ce vent de changement. Ce processus de démocratisation a ouvert la voie à la liberté d’expression dont l’un des créneaux phares fut les partis.

La formation politique le PASJ (Parti africain pour la solidarité et la justice) qui est la résultante d’une alliance ficelée pendant des décennies a vu le jour dans ce contexte. Aussitôt, c’est-à-dire les premières heures du Mali pluraliste, il engrange un bon résultat aux échéances de 1992. Cette victoire éclatante lui confère les destinées de la nation malienne pendant la décennie 1992- 2002 sous la houlette d’Alpha Oumar Konaré. Au lendemain de cette prise de pouvoir, le parti a connu les 1res secousses (1994) qui ont occasionné la naissance du Miria. En 1999, Ibrahim Boubacar Keita et certains de ses camarades du CE d’alors quittent le navire et créent le RPM. Le parti poursuit sa saignée après la débâcle de 2002 face à ATT dont le corollaire a été la naissance de l’URD. En dépit de toutes ces dissidences, l’Adéma est restée une force incontournable dans le jeu politique malien.

Après ce bon parcours, l’Adéma ne s’est jamais montré capable de conquérir le pouvoir à son propre profit car il a toujours été son propre fossoyeur. Allusion faîte aux élections présidentielles de 2002 et de 2013. L’explication est toute simple, les membres du Comité exécutif pensent que le parti les appartient d’où leurs comportements parfois désobligeants. En réalité, ce sont les pauvres militants à la base qui payent la facture des mauvais comportements des dirigeants du CE qui n’ont d’autres préoccupations majeures que l’acquisition des postes le plus souvent au détriment de l’intérêt général du parti.

L’épilogue de 2002 est une référence, le camarade Soumaila Cissé solennellement choisi pour porter les couleurs du parti abeille se souviendra toujours de ce sombre tableau dans l’histoire de l’Adema du fait de la division. Le facteur explicatif est la division au sommet du parti dont la boussole était tenue par Dioncounda Traoré. Le grand mérite de cet homme à l’époque est qu’il est resté derrière le candidat Soumaila Cissé jusqu’au naufrage. Il n’a jamais cherché à se sauver seul.

En 2013, le jeune Dramane Dembélé, l’heureux gagnant des primaires du parti de l’abeille car choisi par la commission de bons offices et investi à la conférence nationale a vu l’espoir des militants fondre comme un beurre au soleil. L’explication est toute simple, rivalité, querelles intestines entre les membres du CE. Il faut le rappeler, le contexte dans lequel Dramane Dembélé a été choisi ne présageait pas un bon score et la vérité est qu’il a été choisi devant plus d’une dizaine de cadres influents ou même fondateurs du parti. Ce qui est marrant et écœurant c’est que ces grands cadres qui se disent membres fondateurs de l’Adema et qui ont vécu le bon vieux temps de la clandestinité n’ont pas pu s’entendre sur un seul homme ni Soumeylou Boubeye, ni Ousmane Sy, ni Iba N’Diaye et bien d’autres ; n’ont jamais accepté le sacrifice ultime (se mettre d’accord sur un candidat et le porter à Koulouba) pour soulager le « pauvre militant » qui n’a d’autres primes que l’euphorie de la victoire du parti. La division au sein de l’adéma a atteint un niveau qu’elle affecte souvent la conduite des affaires publiques du Pays.

Idée chimérique

Les dirigeants du CE Adéma se soucient –ils réellement des cris de cœur du militant ? Pourquoi les amis d’hier (clandestinité) n’arrivent pas à s’entendre pour que l’Adema comme on aime à le dire un parti puissant conquiert et exerce le pouvoir ?

Dans un contexte, assez compliqué, la direction de l’Adema criblée de rivalités stériles et émaillée de clanisme et du culte de la personnalité deviennent monnaie courante estime qu’elle veut une fusion avec le parti présidentiel. Un projet utopique car l’idée n’est pas d’une pertinence notable.

L’analyse politique nous révèle qu’au regard des débats de la conférence nationale de mars 2017 que ce chantier va lamentablement échouer pour certaines raisons.

Primo : Aux dires de beaucoup de sections de l’intérieur, le RPM qui est le partenaire d’en face est théoriquement un allié mais en pratique un adversaire viscéral. Les débauchages, la gestion des alliances des législatives de 2013 dans bien d’endroits et des communales de 2016 prouvent à suffisance que le RPM et l’Adéma ne pourront pas faire heureux ménage.

Secundo : l’Adema est l’un des partis politiques qui a fasciné et qui continue à séduire les Maliens. Aujourd’hui, il soutient le locataire de Koulouba au nom de leur appartenance à l’Internationale Socialiste. Le CE qui prétend cette fusion a-t-il vraiment évalué la cohabitation avec le RPM à l’hémicycle, même à l’exécutif ? Le partenariat fécond voire la fusion dont prône le CE ne saurait être une réalité que si le partenaire d’en face n’accorde un minimum de crédit à l’Adema et cela reste ostentatoire. La preuve est que la liste du gouvernement d’Abdoulaye Idrissa Maiga a été lue à la télé au même moment où le secrétariat permanent statuait sur la liste des ministrables de l’Adema, véritable manque de respect et d’estime à l’endroit du CE Adema. Dans la conduite des affaires publiques, les dirigeants Adema ont été victimes de beaucoup de séquestrations. Le blocage de ce projet que doivent charpenter les artisans de l’Adéma et du RPM est la gestion du pouvoir dans laquelle les abeilles se sentent très lésés car les abeilles ne détiennent qu’une portion congrue.

Tercio: l’Adema et le RPM sont les poumons d’un même corps car liés par l’histoire de leur appartenance à l’obédience socialiste. Le RPM et l’Adéma ont une histoire commune mais pas revue et corrigée pour prétendre à une fusion. On a coutume de dire que les deux sont de la même famille mais l’adversité entre les deux sur le terrain a atteint un niveau où on s’interroge parfois si un Boubacar Bah dit Bill et un Ibrahim Boubacar Keita, un Tiémoko Sangaré et Bocar Tréta, un Ali Diallo et un Nancouma Keita et bien d’autres ont été de bons amis depuis belle lurette en tant qu’étudiants et politiques.

La réalité est que le projet dans lequel les directions de l’Adema et du RPM veulent aller sera une utopie car le facteur temps joue à la défaveur, les enjeux se multiplient et les velléités commencent à prendre une tournure exceptionnelle surtout dans la Ruche.

A Pr Tiémoko Sangaré de mettre de l’ordre dans la ruche car un Adéma divisé dont un morceau ailleurs et un autre dans la gibecière d’IBK n’arrange pas du tout l’actuel locataire de Koulouba. Au partisan de la candidature interne, il faut tout faire pour que le choix de ce candidat tant attendu par le peuple malien ne soit pas l’oraison funèbre du parti car chaque fois qu’il s’agit de choisir à l’Adema c’est bonjour les manigances, le culte de l’égo, les coups bas et du coup la perte du parti qui décourage les militants. Donc à Tiémoko, Empé, Dra, Bill, Dames Conté et Zouré, Yaya Sangare, Lazare, Adama T, Ibrahim Lancéni Coulibaly dit Bri, Pr Doulaye Konaté, Mamoutuou Thiam en un mot au CE de bien faire attention, au cri de cœur des militants et qui apparemment a été écouté mais pas entendu, pour que la ruche bourdonne fort au firmament de la scène politique malienne en 2018. Vous avez la solution et les militants vous regardent.

Quarto : Le projet de fusion est une illusion car en 2018, il est question que l’Adema aligne son candidat pour la conquête du pouvoir. L’aberration sera que si la fusion Adema et le RPM devient une réalité et que les deux alignent les candidats. Quel parti acceptera de sacrifier son candidat ? En tout cas pas le RPM.

Fabou Diarra

 

Source: lesechos

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