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Cinéma indépendant : Libérer la création artistique

La règle est relativement peu changeante d’un  pays à un autre : une production en dehors du circuit « mainstream », mais aussi une faible diffusion. Voilà la caractéristique principale du cinéma indépendant, ce qui n’empêche pourtant pas les films indépendants d’avoir de grands succès.

 

« Le cinéma indépendant, c’est un cinéma qui a franchi les grosses corporations qui produisent et qui permet une certaine liberté de ton, de parole et de thèmes, parce que les grosses corporations vous orientent vers des sujets et des points de vue qui sont plus accessibles à un large public », explique le réalisateur et producteur Toumani Sangaré.

Un cinéma « libre », qui fait son bout de chemin dans le monde et qui, depuis les années 80, a fait naitre beaucoup de festivals dédiés, à l’instar de « Sundance » qui se tient tous les ans dans l’Utah, aux États-Unis. En France, il a évolué ces dernières années et ce 3 décembre marque la célébration de l’édition 2020 de la Journée annuelle instituée pour l’occasion.

Ayant réalisé le potentiel du cinéma indépendant, cinéma à petit budget mais capable de rapporter gros, les majors hollywoodiennes, notamment la « 21st Century Fox », à travers son label « Fox Searchlight », a produit des films indépendants qui sont devenus des succès populaires, comme « Little Miss Sunshine » en 2006.

La « différence » malienne

Bien qu’étant convaincu que plus de 95% de la production cinématographique malienne est indépendante, le cinéaste Salif Traoré précise que la notion d’indépendance du cinéma au Mali est toutefois un peu différente de ce qui se fait sous d’autres cieux.

« Chez nous, l’indépendance renvoie à des privés. Ailleurs, indépendant veut dire que les cinéastes n’ont pas accès à certains circuits d’exploitation. Ici ce n’est pas le cas, les indépendants ont eux aussi droit à tous les circuits d’exploitation », fait remarquer l’ancien Secrétaire général de l’Union nationale des cinéastes du Mali.

Pour Youssouf Cissé, réalisateur, producteur et responsable du label « Films Cissé », l’indépendance des  artistes doit être impérativement respectée, parce qu’il le faut pour que l’artiste  « s’affirme et que le Malien puisse voir plusieurs angles dans son miroir ».

Si, pour sa part, Toumani Sangaré soutient le cinéma indépendant, le réalisateur de « Nogochi » pense néanmoins qu’il faut aussi, à côté, des « films commerciaux », qui offrent une certaine rentabilité, « font vivre toute une économie » et permettent de faire exister une réelle industrie cinématographique.

Germain KENOUVI

Source : Journal du Mali

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