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CHU Gabriel Touré paralysé : une grève pour dénoncer l’arrestation du chef de l’anesthésie

Depuis plusieurs jours, le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Gabriel Touré est le théâtre d’une crise sans précédent. Ce vendredi 28 mars 2025, le personnel soignant a lancé un mouvement de grève pour protester contre l’arrestation du Professeur Broulaye Samaké, chef du service anesthésie-réanimation de l’hôpital. Derrière cette incarcération controversée, se cache une affaire foncière aux relents d’abus de pouvoir, mettant en lumière les failles du système judiciaire malien.

Un conflit foncier transformé en affaire judiciaire

Bamada.net-Tout commence en 2005, lorsqu’un lotissement est effectué à Banancoro au profit des travailleurs de l’hôpital Gabriel Touré. Parmi les bénéficiaires, le Professeur Broulaye Samaké acquiert une parcelle en toute légalité, avec les documents notariés à l’appui. Mais en 2023, un colonel de l’armée réussit à obtenir un Permis d’occuper sur cette même parcelle, délivré au nom de sa fille. Un conflit éclate alors, opposant les deux parties.

 

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La situation dégénère lorsque, sur ordre des autorités judiciaires, les ouvriers travaillant sur le chantier de M. Samaké sont interpellés. L’affaire est portée devant le tribunal de la Commune VI, qui statue en faveur du colonel et ordonne la démolition des constructions de M. Samaké. Ce dernier, refusant de se plier à cette décision qu’il juge arbitraire, est alors placé sous mandat de dépôt le 24 mars 2025. Un véritable séisme pour ses collègues et la société civile, qui voient dans cette arrestation un abus de pouvoir flagrant.

Un arrêt de travail aux lourdes conséquences

Indignés par ce qu’ils considèrent comme une injustice, les travailleurs du CHU Gabriel Touré ont décidé d’entrer en grève illimitée pour exiger la libération de leur collègue. Le syndicat des travailleurs de l’hôpital dénonce « une arrestation arbitraire et une instrumentalisation de la justice » dans une affaire qui, selon eux, ne devrait pas conduire à l’emprisonnement d’un homme de science.

Mais cette décision radicale n’est pas sans conséquence. Le CHU Gabriel Touré est l’un des principaux hôpitaux de Bamako, accueillant chaque jour des centaines de patients. La grève paralyse les services, plongeant les malades dans une situation critique. Les urgences fonctionnent au ralenti, les interventions chirurgicales sont reportées, et des patients en détresse se retrouvent sans assistance médicale.

Le Directeur de l’hôpital tente de calmer le jeu

Face à l’ampleur du mouvement, le Directeur Général de l’hôpital, Thierno Madani Diop, a réagi dans une intervention télévisée sur l’ORTM. Selon lui, l’arrestation de Broulaye Samaké n’a aucun lien avec la gestion de l’hôpital, mais relève d’un contentieux privé. Il appelle les grévistes à reprendre le travail, arguant que la mission première du personnel de santé est de soigner la population. Mais ces propos n’ont fait qu’attiser la colère du syndicat, qui maintient son mot d’ordre de grève.

La Commission des Droits de l’Homme tire la sonnette d’alarme

Face à cette impasse, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) est montée au créneau. Dans un communiqué publié le 29 mars 2025, elle exprime sa « vive préoccupation » quant aux répercussions de cette grève sur le droit à la santé. Elle appelle le gouvernement et le syndicat à trouver une issue rapide et équitable, dans le respect à la fois du droit de grève et du droit des patients à recevoir des soins.

Une affaire symptomatique des tensions au Mali

L’affaire Broulaye Samaké illustre à quel point les conflits fonciers au Mali sont devenus une véritable bombe à retardement. L’opacité dans l’attribution des titres fonciers, les accaparements de terres par certaines figures influentes et la lenteur du système judiciaire créent un climat de frustration et de colère. Lorsque ces conflits touchent des personnalités publiques, comme ici un professeur en médecine, l’indignation est encore plus grande.

 

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En parallèle, cet épisode met en lumière la fragilité du dialogue social dans le secteur de la santé. Au lieu de trouver des solutions concertées, chaque partie campe sur ses positions, au détriment des malades. Ce genre de situation ne fait que renforcer la méfiance envers les institutions et alimenter un sentiment d’injustice au sein de la population.

Vers une sortie de crise ?

Pour l’heure, aucune solution ne semble à l’horizon. Le gouvernement, pris entre la pression des syndicats et l’indépendance de la justice, peine à trouver une issue acceptable pour tous. Quant aux travailleurs de l’hôpital Gabriel Touré, ils sont déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu’à la libération de leur collègue.

Seule une décision judiciaire réévaluant l’affaire de manière impartiale, associée à une médiation efficace entre les parties prenantes, pourra permettre d’apaiser les tensions. En attendant, ce sont les patients, souvent démunis et vulnérables, qui en payent le prix fort.

 

Affaire Broulaye Samaké : Une crise judiciaire qui secoue l’hôpital Gabriel Touré et met en péril le droit à la santé

 

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MLS

 

Source: Bamada.net

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