Les flux mondiaux des Investissements directs étrangers (IDE) ont reculé de 13% en 2018, pour s’établir à 1.300 milliards de dollars, leur niveau le plus bas depuis la dernière crise financière mondiale. Dans un tel contexte caractéristique du manque de croissance de l’investissement international, les Zones économiques spéciales (ZES) apparaissent de plus en plus comme l’un des instruments permettant d’attirer les investissements, constate le rapport 2019 de la CNUCED sur l’investissement dans le monde, rendu public en juin dernier.
Un constat d’autant plus pertinent que le nombre de ZES est passé de 4.000 (il y a cinq ans) à près de 5.400 aujourd’hui dans 147 économies étudiées par l’institution onusienne. Plus de 500 nouvelles ZES sont en préparation. Une explosion exponentielle interprétée comme la manifestation de la volonté politique des décideurs à faire face «à la concurrence croissante pour les investissements mobiles internationaux». En la matière, les pays en développement semblent préférer des zones intégrées visant un développement industriel et pouvant accueillir des industries spécialisées ou axées sur le développement des capacités d’innovation, analyse les spécialistes de la CNUCED.
De nombreuses zones dans ces économies sont construites dans le cadre de partenariats bilatéraux ou dans le cadre de programmes de coopération au développement. Mais, les zones de développement régional et les zones transfrontalières couvrant deux ou trois comme SKBo (Sikasso, Khorogo et Bobo-Dioulasso) sont en voie de s’imposer tel un élément de la coopération économique régionale.
Quelle que soit leur forme ou l’approche privilégiée, il est avéré que les ZES sont capables d’apporter une contribution importante à la croissance et au développement. A cet effet, elles peuvent booster les investissements, créer des emplois et stimuler les exportations directement ou indirectement, notamment là où elles arrivent à intégrer l’économie. Aussi soutiennent-elles la participation à la Chaîne de valeur mondiale (CVM), la modernisation industrielle et la diversification de l’économie.
Pour profiter de ces énormes avantages attendus des ZES, les experts, pour qui aucun de ces avantages n’est automatique, conseillent un suivi-évaluation rigoureux et permanent. Seuls quelques pays évaluent régulièrement la performance et l’impact économique des zones. Il est essentiel de le faire, car le redressement des ZES infructueuses nécessite un diagnostic opportun, en particulier lorsque le niveau d’investissement public dans le développement de la zone a été considérable.
Pour ce faire, l’état des résultats du développement durable des ZES de la CNUCED apparaît comme un outil incontournable pour guider les décideurs dans la conception d’un système complet de suivi et d’évaluation.
Cheick M. TRAORÉ
Source : L’Essor